Lettre à ma mère.

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Mourir… Voilà.. Ma mère est morte… La vie s’en était donc allée comme elle était venue.

A la tristesse se mêle une forme de soulagement. Depuis de nombreuses années, la maladie d’Alzheimer m’avait enlevée ma mère. La mort me la rend aujourd’hui. A nouveau, je peux lui parler. A nouveau, je peux lui dire lui dire et lui écrire combien je l’ai aimée, combien je l’aime encore. Avec les tourments de la passion d’un fils qui aime sa mère et la déteste aussi. Amour, haine… l’endroit, l’envers d’une même médaille… J’ai failli y laisser ma peau mais j’ai pu accepter de faire face à ces sentiments si violents dans leur ambivalence. Au cours de ma construction lente et tardive d’adulte responsable, j’ai pu apprendre à faire le tri, accepter, pardonner, comprendre. Comprendre à quel point elle aussi avait du batailler avec elle-même, avec les autres.

Dans une sorte de mélopée lancinante – douloureuse à entendre -, elle appelait souvent sa maman. A quelques minutes de sa mort, elle l’appelait encore. Cet appel portait la trace d’une blessure profonde, celle du petit enfant n’ayant pas reçu assez d’amour de ses parents qui ont fait ce qu’ils ont pu mais n’ont pas forcément pu beaucoup. Sa mère Blanche, ouvrière coupeuse de chaussure qui l’avait confiée à ses grands parents pendant plusieurs années. Son père Eugène qui préféra Georges, le frère cadet et le fils qu’il aurait peut-être aimé qu’elle soit. Simone eut sans doute du mal à trouver sa place dans cette famille à l’esprit étroit qui ne sut pas répondre à ses aspirations pour la musique ou les études. Au sortir de l’enfance, chacun porte des valises plus ou moins lourdes. Celles de maman n’étaient pas légères. Elle s’alourdirent un peu plus avec la guerre. Et la perte de cette amie juive, sa meilleure amie cachée dans le petit studio parisien, retrouvée par les allemands puis jamais revenue de camps de concentration.

Ensuite il y eut toute une vie, toute sa vie : la rencontre avec mon père, l’Afrique, ma naissance, les différents épisodes de notre petite famille singulière, l’arrivée insidieuse de la maladie, le sacerdoce de mon père omniprésent à ses côtés jusqu’au dernier jour, les passages dans des différents établissements soi-disant spécialisés mais sans humanité, le refuge trouvé enfin à Claire Demeure.

Comment la décrire ? Peut-être avant tout parler de sa singularité, de ce caractère entier, intransigeant, trempé dans un métal en fusion, de sa vie intellectuelle intense, de ses multiples incursions dans des domaines variées : le trotskysme, la pédagogie, la sémantique générale, la macrobiotique, la musique, l’ésotérisme. Je rends hommage à cette curiosité pour les choses improbables, à son écriture irréprochable qui m’a donné le goût de la chose écrite et l’amour de notre langue.

Au moment de cet adieu, je ne veux pas taire non plus son caractère impossible, ses sautes d’humeur, ses migraines, la violence des nombreuses gifles infligées à l’enfant difficile que je fus et que ne n’ai pu comprendre qu’en devenant parent à mon tour. Je n’oublie rien non plus du mépris dont elle a fait preuve à l’égard des femmes de ma vie. Bénéfice paradoxal de cette putain de maladie, cette difficulté relationnelle s’estompa dans ses dernières années. Par-delà la communication verbale dont elle n’était plus capable, se fit jour un être doué d’empathie qui aura su se faire aimer. Finalement.

Peut-être trop cruelle, la vérité d’un fils blessé ne saurait cacher l’amour et l’admiration lucide pour le parcours de vie de Simone Sauvy, ma mère à jamais.

Olivier Sauvy – Paris, 15 novembre 2009

 

Lettre à mon père…

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Dimanche 16 mars 2014 à 6 h 15… il s’est éteint… en paix m’a-t-on dit !

Mourir… Voilà… Mon père est mort… 97 ans, il en aurait eu 98 le 29 avril… On en plaisantait… Centenaire, un beau défi… encore une belle et grande aventure…

La veille, je le représentais à la Médiathèque de Meudon pour recevoir un prix gagné pour un concours littéraire organisé à l’occasion du printemps des poètes… Une lettre à… Ibrahim, son ordonnance kabyle qui lui avait sauvé la vie durant la deuxième guerre mondiale… L’adjoint au maire avait eu l’amabilité de dire quelques mots sur Jean, son passé d’explorateur et d’écrivain… Cela sonnait déjà comme un hommage posthume…

Avec J, nous sommes passés ensuite à Claire Demeure, un établissement de soins palliatifs et longue durée à Versailles où était morte ma mère en novembre 2009. Nous songions à l’y transférer pour mieux accompagner sa fin de vie et lui donner plus de confort.

Tout content, je suis revenu dans sa chambre… MJT était là… A voir sa tête, les nouvelles n’étaient pas bonnes… Il ne voulait plus ouvrir les yeux et restait obstinément tourné vers le mur… Rideau… il avait déjà tiré le rideau… Déjà en plein arrangement avec la mort… Je n’ai pas voulu voir, pas voulu y croire.

Il y a quelques jours encore, nous étions dans sa chambre avec ma fille. Alors que je le forçais gentiment mais fermement à manger en lui donnant quelques cuillères de compote avec ses médicaments tout en lui parlant, il m’a regardé, m’a souri… et m’a dit : tu es vraiment têtu !

Facétieux et obstiné comme il savait l’être, il m’aura pris de vitesse… Me laissant avec mes souvenirs.

Nos parties de rugby sur la terrasse de Meudon, notre tour de France en 2 CV à l’âge de 7/8 ans évoqué récemment avec mon cousin Marc… Je me souviens de tant de choses…

… De nos rencontres hebdomadaires aux Deux Magots, dans les nombreux restaurants de la Montagne Sainte-Geneviève ou ailleurs… De nos discussions sur ses projets de livres, sur mes projets, sur la vie, sur nos vies…

Jamais le fil n’avait été rompu… Au cœur même de ma période la plus sombre à New-York, il continuait à m’écrire… Sans faille, il m’a toujours soutenu… Ne cherchant pas à tout comprendre. Toujours là à sa manière pudique de père aimant qui ne m’avait pas voulu mais avait appris à m’aimer…

Dans un de ses sourires malicieux d’enfant curieux de tout, il m’avait dit quelques jours avant sa mort : « Je vis une aventure extraordinaire ». Pour lui, tout était sujet d’étude… Lui, le recordman du nombre de livres parus chez l’Harmattan !

La mort… Il y avait là un sujet de roman ou d’essai… Nous en aurions parlé, il m’aurait demandé mon avis… Il aurait griffonné quelques mots sur son éternel petit carnet… je lui aurais remis son chapeau, On se serait serré la main comme nous le faisions ces derniers temps…

Hier, j’ai senti une infinie douceur… Le temps de quelques secondes… Comme s’il essayait d’apaiser mon chagrin…

Que vais-je faire sans lui ?

Olivier Sauvy – Paris, 18 mars 2014

 

 

 

 

Timidité

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Timidité

Il passait et repassait devant le café en scooter, essayant de l’apercevoir à travers la vitre…

Elle était là, il la voyait assise, accompagnée, très entourée.

Il osa freiner pour mieux la distinguer. Puis, il accéléra…

Son image persistait. Il fit demi-tour et repassa devant le café, pas trop lentement pour ne pas être vu. Puis, il accéléra à nouveau, furieux contre lui-même d’être si enfantin. A son âge…

Il décida de rentrer chez lui. Il y aurait bien un match de foot à la télé pour se changer les idées. Mais il savait que ça ne marcherait pas. Que l’obsession prendrait toute la place. Il savait qu’il allait s’en vouloir. Il fallait qu’il lui parle. Plus encore, il fallait vaincre cette peur stupide, cette chronique timidité, ce putain de handicap.

Alors, il gara son scooter, devant le café, prenant des risques. La peur n’est jamais si forte que lorsqu’on l’imagine…

Il s’exhorta à ne pas trembler au moment d’attacher son scooter autour d’un arbre. Attaché à quelque chose en toutes circonstances.

Il parvint difficilement à introduire la clef dans l’anti-vol. Au ralenti, son trousseau de clefs glissa dans les interstices de la bouche d’aération. Un vrai cauchemar. Il regarde autour de lui pour voir s’il a été vu. Mais il sait que la plus vigilante des sentinelles est tapie en lui. Non, elle parle, lui tournant le dos, agitant ses mains…

L’éclat des clefs scintillent à la lumière de son briquet. Il est couché par terre, dans une position absurde, le bras plonge dans la bouche d’aération. Les crampes le gagnent à force d’étendre son bras. Ses doigts effleurent les clefs.

Une main lui tape sur l’épaule. D’un bond, il se redresse. C’est elle, d’une blondeur aveuglante, plus belle encore que dans son souvenir.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Il entend presque sa salive passer la barre de sa pomme d’Adam. Envie de crier. Aucun son ne sort. C’est le rire qui fuse, un rire trop fort, incompressible et sauvage qui l’envahit tout entier à le tordre.

A son tour, elle est gagnée par le fou rire. A travers ses larmes qui délavent sa vision, il la voit rayonnante, entourée d’un halo. Elle halète, elle hoquette. A la recherche d’une respiration, elle s’appuie sur son bras.

Il sent son odeur, il devine sa peau, il aperçoit le saint du saint, l’endroit caché, le velouté de sa nuque, son petit duvet accueillant. Le rire cesse aussitôt.

Ses amis arrivent à la rescousse. Elle lui dit au revoir. Disparue, à jamais…

Qui suis-je ? (Achhhhhhhhhh) euh… Bienvenue à vous amis lecteurs !

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Allez, allez… on respire.. Qui suis-je ?

Facile… suffit de rechercher une sorte de résumé dans un dossier pas trop ancien d’un projet de web-série et voilà hop, un premier coupé-collé…

Olivier SAUVY

Journaliste freelance senior pour la presse professionnelle, je collabore régulièrement pour de nombreux magazines et notamment dans le domaine audiovisuel pour l’Ina. A ce titre, j’ai réalisé quantité de portraits et d’interviews notamment une série pour Audi Magazine. Dans le domaine du film documentaire, j’ai réalisé l’enquête journalistique du documentaire « Prisons, histoire d’une faillite » diffusé en janvier 2010 sur France 5, réalisé par Philippe Pichon. J’ai par ailleurs élaboré plusieurs propositions éditoriales de programmes transmédias dont certains s’articulent autour de mon projet de « web-portraits », un concept dont je suis l’auteur dont j’ai déposé la marque en 2009 et tourné un pilote en 2010. J’ai depuis développé plusieurs projets pour des structures de productions web et audiovisuelles.

Et puis un autre… 🙂

Chronologie « artistique »

 1971/1974 : Manager de groupes de musiciens.

1974/1975 : Expériences théâtrales au Portugal pour des spectacles pour enfant avec Isabelle Soto (ex Magic Circus)

1976/1977 : Happening de rues avec Dominique Morin (demi- frère de Patrick Dewaere)

1982/1984 : Journaliste photographe freelance à New-York spécialisé dans la musique latino-américaine.

1990/1996 : Co-écriture de romans pour la jeunesse avec Jean Sauvy publiés chez Casterman (dans la collection Aventures à construire) et chez l’Harmattan.

2001/2002 : Formation à l’écriture de scénario à Aleph Ecritures.

2002/2005 : Création et animation d’un atelier « clandestin » de scénarios (sans supervision). Co-écriture de différents scénarios.

2005/2008 : « Script Doctor » pour plusieurs projets artistiques (Fred Benoît/photographe, Leo Koukissa/peintre, Valentine Cohen et Damien Faure/réalisateurs)

 

Rien d’autre ?

Si, si… mon CV book de journaliste freelance senior !

CV OS 2016 (cliquer sur le nom pour ouvrir le pdf)

A suivre…

 

 

 

 

 

 

 

Lettre à moi-même…

Egocentrique moi  ? Non pourquoi ?

Allez, allez…  Contextualisons !

Je reproduis ci-dessous cette lettre à moi-même  écrite il y a au moins trois ans pour solliciter une formation en art-thérapie.

Las,  je n’avais pas réussi à trouver le financement institutionnel… Et le projet n’avait donc pas abouti… Du moins, sous la forme envisagée…

 

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Auto-interview

 L’autre : Merci de me recevoir. Je sais que ce n’est jamais un exercice facile que de livrer son intimité à un étranger fut-il un autre vous-même… Venons–nous en à toi (je me permets de te tutoyer) et à ton intérêt pour l’Art-Thérapie. Pour commencer, y’a-t-il eu un élément déclencheur ?

Moi : Un ou plusieurs plutôt… Peut-être faudrait-il plutôt parler de faisceau (au sens de la présomption) ou de conjonctions favorables (au sens des ajustements de planètes). Il s’agirait plutôt d’un sentiment diffus qui peu à peu gagne en vous et vous fait croire que le moment est venu d’ouvrir un nouveau temps de vie. Mais s’il faut absolument trouver quelque chose de plus précis… alors oui… peut-être (il réfléchit)… ce serait peut-être le jour où j’ai animé pour la première fois un petit atelier d’écriture avec des enfants en long séjour à l’Hôpital Robert Debré. Depuis deux ans je faisais partie d’une équipe de bénévoles qui s’occupait de « TV Robert » et proposait une émission mensuelle retransmettant en live un concert donné par des artistes musiciens dans un petit studio d’enregistrement interne à l’hôpital et retransmis dans les chambres. Pendant deux ans (2006/2007), j’avais tenu la chronique (textes et photos) de ces moments souvent forts où certaines stars de la chanson française venaient jouer gratuitement pour ces enfants malades. M’était alors venue l’idée de faire participer les enfants qui le désiraient à cette chronique et de les guider dans l’élaboration d’un petit document rendant compte du concert auquel ils avaient assisté. Assez intimidé, je m’étais ainsi retrouvé l’espace de quelques séances avec un petit groupe d’enfants à animer ce petit atelier d’écriture largement improvisé.

L’autre : Et comment s’est passé cette première expérience ?

Moi : Bien… Je me suis senti bien… Curieusement « à ma place », à cet endroit de contact avec les autres mais aussi avec cet autre-moi-même (peut-être toi ?… sourire…), cet autre qui se révèle presque « hors de moi », presqu’à mon « corps défendant ». Celui qui, en temps réel, trouve des ressources insoupçonnées (énergie, pensées et mots) comme venues d’ailleurs… Avec ce sentiment tout à fait exaltant et dont parle souvent les artistes – les musiciens notamment – d’être devenu un passeur. Avec sa force presque naïve, ce moment de grâce et de transcendance a t-il planté en moi un graine qui aurait mis quelques années à germer, à mûrir puis à vouloir s’épanouir ? C’est une des hypothèses…

L’autre : Que peut t’apporter ce contact « constructif » avec les autres (et je ne parle pas de moi cette fois) ?

Moi : Au cours de la décennie écoulée, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’aider des amis. Soit dans une écoute simple soit – et c’est là où va ma préférence – pour contribuer à lever certains blocages éprouvés dans leur processus créatif. J’ai ainsi accompagné un ami très proche à monter sa première exposition photographique sur le thème des « Pieds du monde » (Biennale de Nancy 2005). J’ai également aidé un autre ami peintre à structurer son exposition « Blow-up » interrogeant les interfaces entre le réel et la fiction. Je concluais le texte que j’avais écrit pour présenter l’exposition en invitant le spectateur à « exercer son regard pour trouver sa propre vérité ». Je me suis par ailleurs retrouvé à plusieurs reprises en position de « Script-Doctor » pour aider d’autres amis auteurs-réalisateurs ou scénariste à développer ou finaliser leurs scénarios… Pour information, il faut peut-être préciser aussi que j’ai été impliqué dans l’association des artistes anonymes (2002/2004) dont les membres avaient pour point commun d’être des « dépendants » sevrés (alcool, drogues, etc.) peinant dans leur expression artistique. Groupes de paroles, plans d’action, travail en binôme… Cette pratique informelle m’a donné le « goût des autres » et permis d’apprécier la puissance constructive de ces échanges.

L’autre : Tu parlais de faisceau et de conjonctions favorables pouvant expliquer ton désir de devenir art-thérapeute ?

Moi : Me revient un souvenir… Jeune adolescent, j’avais accompagné mon père qui animait un stage au Nord de Rome. Pour apprendre aux stagiaires à améliorer leur perception de l’espace et mieux écouter leurs sensations, il avait décidé de les emmener de nuit à la découverte d’un village… Je me souviens précisément du puissant sentiment de liberté éprouvé cette nuit-là. Qu’en est-il aussi de l’héritage de ma mère qui a longtemps œuvré dans les années 1960/1970 à l’école Decroly où elle travaillait avec les enseignants à élaborer une pédagogie novatrice qui trouvait un prolongement dans une revue dont elle était la rédactrice en chef.… Il faudrait aussi parler de l’écriture, de mon écriture… Et remonter le temps pour trouver trace vers 14/15 ans de mon goût prononcé pour la littérature et la philosophie qui n’aura pas (bienheureux malheur ?) trouver de prolongement dans un cursus scolaire. Il faudrait alors à nouveau convoquer la figure tutélaire de mon père, écrivain prolifique (plus de 20 livres, record en cours) et de ma difficulté à sortir de son ombre pour trouver la voie (la voix) de ma propre écriture (de ma propre vie). Peut-être faudrait-il aussi parler de la rencontre avec ma femme en 1998 faite autour de l’écriture (décidément !), de mon admiration à la voir s’astreindre à sa discipline d’écrivaine. Auprès d’elle, je continue à jouer un rôle discret de soutien et de « directeur littéraire » bienveillant !

L’autre : Qu’en est-il de ta propre pratique « d’écrivant » ?

Je suis journaliste/rédacteur freelance depuis plus d’une vingtaine d’années essentiellement pour la presse professionnelle. Je suis aujourd’hui considéré comme une « bonne plume » et apprécié pour ma polyvalence. S’agit-il pour autant d’écriture au sens noble du terme ? La réponse est contenue dans la question. Depuis l’âge de 25 ans, je me suis confronté à différents genres d’écriture : la tenue d’un journal intime pendant de longues années, l’écriture de romans d’aventures jeunesse co-écrits avec mon père dans les années 1990 ayant donné lieu à plusieurs publications (Casterman, L’Harmattan), l’écriture de scénarios, une pratique étudiée en 2001/2002 à Aleph (Paris) et poursuivie par des ateliers clandestins » (sans supervision) montés à mon initiative avec plusieurs « apprentis scénaristes ». Sitcom, court-métrage, long-métrage… J’ai exploré différents genres sans pour autant connaître le succès. J’ai par ailleurs écrit pour « Synopsis », un magazine éphémère (2002/2003) dédié à l’écriture scénaristique. Parmi toutes ces collaborations, j’ai envie d’évoquer le « Roi Perdu » (2003) un scénario de long-métrage co-écrit avec un ami aujourd’hui président de l’Association Henri Langlois dont je suis adhérent. J’ai sous les yeux la note d’intention de ce projet… En voici un court extrait : « Ayant traversé de « multiples épreuves », le « Roi Perdu », renaîtra à lui-même retrouvant alors le chemin de son alignement intérieur. Et pourtant, tout reste à accomplir… » (rires). Ce thème de la connaissance de soi et des épreuves est au cœur d’un programme multimédia pour le web en cours de développement. Structuré autour de six web-portraits de personnalités atypiques, ce projet est provisoirement intitulé « Histoire(s) de vie ». Voici un extrait de la note d’intention : « Enrichis de l’expérience des autres, ce programme participatif vous propose un voyage vers l’intime à la rencontre de vous-même ». (sourires). Faut-il voir dans ces différents exemples des passerelles avec mon désir de devenir d’art-thérapeute ?

L’autre : Qu’en est-il de ta propre pratique « artistique » ?

Moi : Je ne me suis jamais considéré comme un artiste. Tout au plus comme un créatif. En marge de mes activités « alimentaires », je développe comme auteur-réalisateur plusieurs projets multimédia, un autre type d’écriture qui me stimule et m’ouvre un champs créatif tout à fait impressionnant. J’ai également « monté » l’atelier CCC (Création Créative Contemporaine (sic)) avec des amis sur un principe simple… On se réunit autour d’un repas chez les uns et les autres pour échanger et « brainstormer » sur nos projets créatifs ! Aujourd’hui, j’ai envie de professionnaliser cette pratique, de lui donner un nouvel élan. A ce stade d’intimité, peut-être convient-il de faire le lien avec mes nombreuses années passées sur le divan dont j’ai la coquetterie de perdre le décompte. Mon désir d’art-thérapie participe-t-il de la liberté conquise durant cette longue cure analytique (freudienne) encore inachevée ?

L’autre : Comment vas-tu aujourd’hui ?

Moi : (Rires puis long silence…). Je revoyais le chemin parcouru… La construction de ma vie familiale, le voyage avec ma femme au Kazakhstan en 2004 où nous avons adopté notre fille adoptive, mon père dont nous allons fêter dimanche ses 96 ans avec sa fiancée, une jeunesse de 70 ans !… Oui, aujourd’hui, j’éprouve de la gratitude et une forte envie de partage.

L’autre : Comment te vois-tu dans 10 ans ?

Moi : Contrairement à l’idée reçue très prégnante dans notre société « marketée » assimilant bien souvent les individus à des produits jetables (Aie, j’ai 57 ans, je fais du tennis deux à trois fois par semaine et je vous em… !), je considère encore que j’ai le temps devant moi et pas seulement pour un compte à rebours. Suffisamment en tout cas (si Dieu veut) pour me former à l’art-thérapie et préparer sereinement l’avenir. Je me verrai bien plus tard (dans 5, 10 ans ?) exercer hors-Paris dans un lieu collectif de production culturelle et artistique. L’expérience de la vie aidant, je compte bien que cette projection imaginaire me serve de fil d’Ariane pour passer du rêve à la réalité.

L’autre : Pour conclure, peux-tu me parler de ton projet de formation en art-thérapie ?

Moi : Il est encore beaucoup trop tôt. La logique voudrait que je m’appuie sur mon expérience et mes savoir-faire. Ma médiation pourrait donc s’articuler autour de plusieurs médias (écriture, vidéo, design sonore, photographie) mais je veux garder l’esprit et les sens grands ouverts pour laisser émerger d’autres formes si elles se présentent à moi au cours du travail de formation. J’ai déjà quelques idées bien sûr y compris en terme de « publics cibles » ; j’envisagerais volontiers d’acquérir une pratique incluant un volet « thérapeutique » pour des gens qui cherchent à surmonter une épreuve et un volet « coaching » pour des individus éprouvant des difficultés dans l’expression de leur créativité.

L’autre : Penses-tu avoir les pré-requis pour te lancer dans un tel parcours d’apprentissage ?

Moi : Ce n’est pas à moi de le dire (sourire). Oui et non… Tu es bien placé pour savoir à quel point je suis ambivalent et parfois double ! Je sais en tout cas que plus qu’un choix de raison, il s’agit d’un choix de vie. Le temps est venu de me rapprocher au plus près de mes aspirations profondes et de donner plus de sens à ma vie avec du partage et de la transmission. Mais tu le sais, aider l’autre est aussi un acte d’égoïsme…

Moi : Comment t’es-tu senti pendant notre entretien ?

L’autre : Ne renverse-pas les rôles. L’autre c’est (encore) moi (rires) !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Boite à idées

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Notes prises au LH Forum

 Port : lieu de commerce mais pas forcement d’échanges d’idées

Ville d’ouverture au monde de par son histoire : François 1er et le nouveau monde

Labo de l’économie positive…

Pas d’avenir sans narration… ni de présent ni de passé ?

Le futur c’est vous qui allez le faire

Attendre l’improbable : « si tu ne crois pas à l’inespéré, il n’arrivera pas ! »

 

Notes séance avec NR (27/09/16)

L’enfant qui ne connaîtrait pas son origine  = histoire dominante de LS vue par les psy…

« J’ai peur que tu ne m’aimes plus si je grandis »

Qu’est-ce qui se cache derrière la peur ?

Comment continuer à s’aimer ? Oui nous allons continuer à nous aimer quand tu seras grande !

Désir de futur/absence du passé

L’acceptation de l’impuissance peut ouvrir les portes de la vérité…

Accepter et faire confiance à l’autre…

Échouer quelque part pour réussir ailleurs…

Réconcilier l’inconciliable…

J’ai le droit d’expérimenter des choses contradictoires

Si on trouve qqun laid c’est qu’on a le sens du beau

 

Notes de lecture

La manière dont on parle de soi est de nature à influencer l’état interne de celui qui raconte.

 Notes en marge de la formation IFOD

Idée de plaque 

Praticien narratif – conversations thérapeutiques – accompagnement de projets