John Fitzgerald M@cron

 

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Bon allez, c’est parti… (jusqu’à quand ?)… On va en bouffer du M@cron !

Sans déconner… Paris Match aurait décidé de marquer une pause. Sept couv’ en un an, un record ! Les salons de coiffure de Romorantin vont se retrouver en manque… Pas cool !

Bon, allez, allez… flashback, retour sur ce début de règne…

Suspense insoutenable, Quel PM ?… waouhhh surprise, les rumeurs bruissaient… même au Havre, ils savaient… Macron nomme « Edouard aux mains de l’argent » et lâche sa petite bombinette à fragmentation de la droite…

A part JLM qui fait de la résistance, le job est déjà fait à gauche, merci…

Bon alors, re-suspense insoutenable… Quel gouvernement ? C’est quoi la nouvelle recette ?… Merde, la photo ratée… Parité, ministère des femmes ? euh…

Bon, la droite tient la caisse. La gauche fera des poèmes… une éditrice à la culture, ça l’ fait non ? Les vieux barbons sont bien là, Ministres d’État Mazette… Ah Collomb et ses larmes… que d’émotions… ah Bayrou, enfin, on va lui laisser nous moraliser la vie politique, chouette non… Allez, allez.. le renouveau, on y croit !

Ah j’oubliais le meilleur… Mr Ushaia himself et son gel douche bio, « The prise de guerre » pour ne pas oublier l’écologie… la fonte des neiges… le diable se niche vraiment dans les détails… Les paris sont ouverts… On fait comment avec le nucléaire les gars ? Nicolas, tu la poses quand ta dem ?

Bon allez, allez… en marche… on the road again… Allez, passe-moi mon jet… vite, on file faire allégeance à Angela, Reine d’Europe… Allez, on pousse au Mali pour jouer au chef des Armées sur un théâtre extérieur… on la refait ? on la double ? Oups, une petite boulette à signaler… Merde, on n’a pas le droit de choisir les journalistes comme ça… Font chier avec le liberté de la presse…

Mais bon, je n’y comprends rien… Trop facile de se moquer !

Allez, allez… on se relâche pas, on a des législatives à préparer… On avait dit 577 ? Au final, d’accord, il en manque plus d’une cinquantaine. On ménage Pierre, Paul et Jacques… Pas grave… C’est la nouvelle politique… y’a toujours moyen de moyenner non ?

Mais bon, décidément, je n’y comprends rien. Ce n’est pas cela le plus important… Le RENOUVEAU… La société civile qui prend les commandes… super… vous et moi… ? Euh, non, pas tout à fait… Observons de plus près la liste des marcheurs intronisés… les professions OK… beaucoup de libérales… hum… hum… très peu d’ouvriers… ah bon bizarre, bizarre… Le macronisme possèderait-il déjà sa sociologie de nouvelle classe sociale : cette France hautement diplômée, déjà arrivée aux responsabilités. Les « heureux de la vie », cette race magnifique dont on ne voudrait pas ternir la joie avec les embarras des pauvres. Ceux qui, protégés des tracas du vivre-ensemble sentent bons et aiment l’Autre. Les chanceux de la vie, ceux qui la réussissent.

Pas grave ! De toute façon, les futurs néo-députés on s’en fout un peu parce qu’ils n’auront pas grand chose à faire dans l’hémicycle… Bien verrouillé, le pouvoir restera plus que jamais en lieu sûr à l’Élysée. En « renouvelant » la classe politique, M@cron s’offre aussi – spécial dédicace au Général – la garantie de députés aussi dociles qu’impuissants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vas-y Manu !

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La longue marche

Au Ma©ron ou au brun, oui, j’ai préféré le blanc… Il fallait pas louper l’occase (peut-être une première et dernière fois dans ma vie de citoyen)… C’était joyeux et léger… un vote électronique en plus sans peur et sans douleur… et vous, comment ça s’est passé avec les pinces à linge ?

Alors, alors… La France s’est donné un président de 39 ans ! Effet woauhhh garanti, quel beau message envoyer au monde… la France, les lumières… la belle histoire… qui achète ?

Allez, intéressons nous au petit Ma@cron « portraité » dans Libé…

Un peu de storrytelling…  A « son ascension éclair en usant de sa capacité à séduire, quel que soit son interlocuteur » à « l’admiration de sa personne servant de dénominateur commun à tous ses rapports humains ». « A cet enfant joyeux, à la maturité précoce et au goût prononcé pour la lecture et le contact avec les adultes ». A ce garçon « si chaleureux, si tactile, jamais pontifiant, toujours d’humeur égale », qui tape dans l’œil du professeur d’histoire puis dans celui de Brigitte, l’héritière de la famille Trogneux, connue dans toute la région pour ses chocolats et ses macarons et qui enseigne le français à La Providence. Une femme épatante avec qui la « complicité intellectuelle » devient vite « proximité sensible ». A cette relation sulfureuse qui lui vaudra son exil à Paris (attention les versions divergent)…

Tout le monde dort… ? Bon OK, j’accélère !

Où en sommes-nous ?… Ah oui… Les grandes écoles (tiens, il se plante deux fois à Normale Sup)… L’ENA, l’inspection des finances cette « autoroute des élites »… Tennis, piano au conservatoire : une éducation bourgeoise, un peu hors du temps… Les WE au Touquet… tout ça, tout ça… Et après ? Ah oui… La commission Attali et ses cocktails à Neuilly où le petit chanceux croise les gens qui comptent (sic), le détour (arghhh) par la haute finance (2,5 millions d’euros ses revenus bruts en dix-huit mois quand même).

Et la politique dans tout cela me direz-vous ? En 2006, Manu prend sa carte du PS à la section culture du 11ème arrondissement de Paris (personne ne l’a jamais vu distribuer un tract)… Après avoir refusé d’intégrer le gouvernement Fillon, il accepte en 2010 de rejoindre l’équipe de campagne de Hollande qui pointe à 3%… Macron devient vite la cheville ouvrière du « groupe de la Rotonde », du nom de la brasserie de Montparnasse où il a ses habitudes. Après, après… on connaît… c’est l’ascension fulgurante, le passage au ministère de l’économie où il essaie de piquer la place à Sapin, le jeu de billard à 3 bandes avec Hollande, Montebourg, et Vals puis la démission soigneusement mis en scène du gouvernement, la fondation dans le plus grand secret de son mouvement, etc…

Allez, allez… Deux petits verbatim en prime pour conclure notre séquence portrait : « Macron est une boule à mille facettes. En fonction de l’angle, on ne voit pas la même chose mais d’où qu’on regarde, ça brille », résume un conseiller de Bercy. « Macron c’est Moïse, quand il avance, la mer s’ouvre et se referme derrière lui ». Prophète ou illusionniste ?, s’interroge un socialiste. Que le premier qui voit les pains se multiplier lève la main.

Flashback

Ahhh la soirée TV… allez, fidèle au service public pour l’occasion… Pujadas et Léa se lèchent les babines… Delahousse (c’est quoi ton secret brushing ?) qui teste un peu de réalité virtuelle, la commande à la main pour nous introduire dans le bureau de président et réinventer notre expérience de téléspectateur…

Bon tu as les pop-corn chérie ?… On est prêt… Allez, encore un énième passage dans les QG de campagnes… Les commentateurs nuls qui meublent… Hey, Hey… On connaît déjà le résultat, c’est facile à voir à l’image… Les frontistes qui font la gueule, les drapeaux qui s’agitent sur l’esplanade du Louvre… OK c’est bon… 5, 4, 3, 2…

Merde j’ai perdu mon pari… J’avais pronostiqué 57/63… C’est J (14 ans) qui a gagné avec 62,1 %… Et vous, vous aviez parié quoi ??

Journalistes en tête, tout le monde à l’air content, à part les frontistes qui font encore plus la gueule… Marine (attention faut pas dire Marine pour pas la dédiaboliser) expédie la première les affaires courantes… Attention, règlements de comptes au Front ! Sa nièce rôde son sourire carnacier mais faut pas trop que ça se voit non plus… A oui, OK voilà une info, exit le Front place à un nouveau mouvement qui veut faire des alliances (avec qui ?)…

Écoutons les premières réactions du premier plateau… Tiens, les mêmes qu’au premier tour : Bayrou qui s’y verrait bien mais qui l’aura pas mais qui a quand même négocié 90 circonscriptions pour son Modem, Colomb (comment on le faire taire ?), Barouin en parrain de la nouvelle famille des républicains qui fait déjà fumer le flingue, des « macronistes de la première heure mais pas connus nouvelles figures qui vont renouveler la classe politique », le porte parole de Mélenchon qu’il faut calmer en urgence, etc… Allez, allez Léa ! Place au direct…

Roulement de tambours, sonnez trompette… Le premier discours du nouveau président… Merde y’a un problème de son… Dégagez-moi la maquilleuse… Allez, on meuble, pas le temps de lancer un nouveau débat… c’est bon… on y retourne…

Et merde, le président a les yeux rivés sur le prompteur… Merde, qu’est qu’il fout le réal, y’a pas un autre axe pour qu’il regarde la France dans les yeux… Manu de France nous la joue bien grave, bien solennel, genre allez j’arrête la déconne, voyez comme je suis habité par la fonction présidentielle, je sens la charge sur mes épaules… On dirait un enterrement…

Allez, place au direct…

Retour sur le plateau… Un premier tour de table rapide… Alors, vous l’avez trouvé comment ? C’est autre chose que la Rotonde non ? On s’essaie déjà à définir le « macronisme »… Au fait, on dit comment Macronien, macroniste ? Bein, je sais pas Léa…

Bon allez, la soirée avance, les résultats s’affinent. Brice Teinturier nous délivre son analyse… Tiens bizarre… Il ne nous dit pas que ce vote trace une ligne bien nette entre deux France désormais frontalement et sociologiquement opposées. Que les vieux concepts marxistes de classe sont bel et bien de retour… Bon OK, il concède du bout de ses lèvres pincées les records d’abstention (25,4 %) et de bulletins blancs. Ah oui quand même… Pas moins de 11,5  % des votants ont déposé un bulletin blanc ou nul. Ah oui, 4 millions d’électeurs (traîtres à la Patrie ?) se sont déplacés pour exprimer qu’ils ne voulaient voter ni pour l’un ni pour l’autre.

Allez, allez, on renouvelle les plateaux… Tout le monde est déjà dans les législatives… Bon, voyons voir… hum… qui va aller à la soupe ?… Le Guen oui, il y va… Najat Vallaud-Belkacem, non, elle préfère rester droite (?) dans les bottes du PS (quel PS ?)… Et à droite, ils s’en sortent comment ?… Coppé et Woerth (merde, je croyais qu’ils étaient morts) jouent les gardiens du temple LR (faites gaffe les gars, ça va tomber)… Estrosi, ahhh Estrosi… Le roi de l’embrouille… Une sorte de «festival off» a commencé… Plusieurs ténors de la droite, comme Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Pierre Raffarin et Edouard Philippe, se disent prêts à travailler avec le nouveau président…

Super… la séquence moto… c’est chaud… super chérie… on visite Paris … Regarde, y à des parisiens dans les rues… on arrive déjà ?… Pas même un petit accident dans le dernier virage avant d’arriver au Louvre, les cons !…

Attention, séquence émotion… Refais-moi le brushing… En extérieur, Delahousse a pris de la hauteur… Il surplombe l’événement et va faire le lancement… Allez, une petite comparaison avec Bonaparte, jeunesse oblige… Ca mange pas de pain… Perlin pin, pin

A y’est ! Il arrive dans une scénographie tirée au cordeau… Seul (Brigitte, Brigitte !)… Il marche seul… Il a mis un pardessus en cash-mire (ah, ah), Fait pas chaud ce soir… En mai fais-ce qu’il te plaît… tu parles… tu trouves pas qu’il a des grands pieds… Mais non, c’est parce qu’il est petit et que la cour est grande… On voit ces semelles qui se relèvent un peu trop… Putain, c’est une longue marche… Bon OK il l’a bien cherché… en marche (ah, ah…) Profites Manu, profites… Au fait, tu crois que ce sont des Berlutti ?… On pense à Dumas… euh, y’aurait pas un peu de Mitterrand dans ce nouveau M@cron là ?

Notre coach à tous ?

Il monte sur l’estrade… Emmanuel le Messie, Emmanuel le Conquérant, on hésite… Juste dans l’axe de la pyramide, la symbolique est forte Léa non ? On pense plutôt à Napoléon… Pas grave, ca reste dans la famille… L’histoire, la grande histoire, avec un grand H coco !… Quelle histoire on nous raconte… ?

Ah enfin, un discours plus incarné… Revoilà le Macron du Zénith… Le Macron offensif et punchy… Celui de l’entre deux tours qui a osé dégainer les rescapés de la déportation, qui a fait tonner la Grosse Bertha mémorielle pour bien faire flipper…

Allez, petit détour par l’esplanade… Ambiance boite de nuit… Fais gaffe à tes témoins Jeff… Oui, un enfant en bas âge sur les épaules, ou un noir c’est bien aussi (un peu de diversité quoi !)… Ah oui, super celle là… Elle nous parle d’optimisme… Bingo ! Elle nous dit que Manu nous propose une thérapie de groupe…

Allez dernier retour sur scène… La photo de famille… Brigitte, impeccable, bien tirée… les enfants… bien aussi… façon Trump… Mais c’est qui le mec dernière avec sa casquette qui se marre derrière Manu ?… Ah un gérant de pizzéria de Nantes qui passait par là… C’est bon ça… une nouvelle star est née sur les réseaux sociaux… Pas belle la vie ?

Voilà, On y est ! Après « start-up nation », voici M@cron notre nouveau coach… Celui qui va proposer la méditation en pleine conscience à cette France pleine de tension la bougresse qui a (encore) du mal à lui donner son adhésion.

Vas-y Manu ! Rendez-vous aux législatives !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non je ne voterai pas M@cron !

 

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OK, il faut prendre la parole…

Au Ma©ron ou au brun, oui, je préfère le blanc…

Oui, l’espace de quelques secondes dimanche 23 avril 2017, oui j’y ai cru… Oui j’ai fait un début de haka devant mon poste de TV convaincu que « mon » cheval, revenu du diable Vauvert, allait coiffer les favoris (ou au moins l’un d’entre eux) sur le fil et qu’il serait finaliste au nez et à la barbe de tous ceux qui préfèrent le familier aux vertiges de l’inconnu…

Oui, j’ai espéré que la France ne rate pas son RV du jour avec son destin… Pour en finir (enfin) avec cette 5ème république « naphtalinée », cette monarchie présidentielle et son système nécrosé tout juste bon à produire du vote FN.

Et bien non… Place au sourire bien blanc du jeune « Mozart de la finance » et à la « double Pen » prête à jouer son rôle d’épouvantail de pacotille, une composition apprise depuis sa tendre et très chère enfance sur les genoux de son gentil papa… Et à nous rejouer en boucle sa petite pièce de théatre guignolesque.

Ok, certes il y eut ce petit moment de (re)jouissance de voir rapidement le triste sire Fillon se parer (waouhhh) d’un masque de circonstance sans pour autant avoir l’élégance de ses costumes et disparaître à jamais du paysage politique français qu’il a contribué à polluer avec un bel acharnement. Impossible de ne pas penser à ce moment-là avec un sourire sardonique à la tête de son épouse « Pénélope la galloise », seule dans le manoir familial face à son bol de soupe (bio) maugréant « tout ça pour ça » !

Allez, allez… Vous avez bien pourri la campagne ! A défaut, de rendre les bons costumes, rendez l’argent !

Et puis après, une fois les résultats consolidés, il a fallu assister au spectacle du champion qui se fait attendre et revivre le simulacre médiatique de circonstance (ah les motos et les feux rouges grillés plein pot), comme si c’était déjà la victoire Manu alors que tu as à peine 24% des votants et combien de votes utiles pour déjà faire rempart à l’épouvantail de pacotille. Ah mais ou mais c’est bien sûr Brigitte, la nouvelle Marianne et ses multiples couvertures de magazine, notre première dame capable à elle seule de redonner le moral à toute la profession de chirurgiens esthétiques, déjà au téléphone pour reconstituer leur stock de botox (putain 5 ans !)…

Observons l’image de ce couple que certains osent comparer au « chicissime » couple Kennedy. Avec sa gueule de jeune communiant qui aurait déjà vendu pas mal de bagnoles, n’entendez-vous pas l’enfant intérieur de Manu crier à maman Brigitte « J’ai peur que tu ne m’aimes plus si je grandis » !

Et puis sur les plateaux TV, sans la moindre pudeur, déjà le bal des prétendants… L’ineffable et matois Bayrou (spécial dédicace au berger pyrénéen Jean Lassalle et sa belle utopie) qui a acheté de l’action Macron au bon moment et entend bien toucher les dividendes. Et Gérard Collomb, ex-premier signataire et animateur de la motion « L’espoir à gauche, fier(e)s d’être socialistes » au congrès de Reims qu’on ne risque pas de confondre avec Christophe tant son esprit d’aventure se résume à changer de champion au grès du vent des circonstances…

La veille garde est de sortie… Non, nous ne prendrons pas en marche… ce train-train là… ! Stop au foutage de gueule ! On c’est déjà largement fait… euh… avoir…

Ah oui j’oubliais… Le dîner à La Rotonde… Ah oui… attention symbole ! Rive-gauche/Rive droite… clin d’œil appuyé, venez-à moi les caméras… vous saisissez… Tiens amusons nous : comparons le prix de la sole (48 € vs 86 €) du Fouquets… Ah oui..; euh…Une addition de (seulement) 7 000 € pour 140 couverts… je sors ma calculette…… on avance… c’est cool non ? Les forces progressistes sont en marche… Et le visqueux Jacques Attali, plus bernique que jamais en recherche de son nouveau rocher et des futurs bons de commande qui se fera répudier ! Oups, loupé ! So sad…

Alors, alors…

Comme il avait fallu un temps être Charlie à tout prix, il faudrait maintenant se précipiter comme un seul homme, au nom du Front Républicain, pour voter M@cron, cette créature élevée sous la mère Hollande, pôvre benêt malfaisant qui avait désigné la finance comme ennemi number one et qui n’aurait pas compris ce qu’il enfantait… Il paraîtrait même qu’il n’aurait pas vu la traîtrise arriver. Ben ça alors… A moins que…

Alors, alors… Il faudrait perpétuer à nouveau l’histoire dominante… euh.. l’histoire des dominants… Non, désolé ce sera sans moi… on m’a déjà fait le coup… Chirac qui nous a pris pour des pommes, tout ça… tout ça… vous vous souvenez… 2002 – 2017… Pas tout à fait la même situation non ?… Demandez un peu aux démographes, ils vous expliqueront…

Allez, allez, merci bien, à l’heure intime du choix (en avons-nous un ? lequel ?), nous n’avons ni leçons ni consignes à recevoir de quiconque…

Pour les insoumis, les options sont ouvertes : Macron, blanc, abstention… Une seule est exclue avec force « Pas une voix pour le Pen »… Et JLM a bien raison de ne pas céder à tous ceux qui veulent lui faire jouer le rôle qu’on lui assigne. Avec au premier rang, le « maître des horloges » qui se pense déjà comme le roi soleil. L’ancien banquier dont le carnet d’adresse fait déjà office de Who’s who qui a déjà fait allégeance à Angela Reine d’Europe et nous prépare un « buiseness plan » d’enfer. Comment pourrait-il comprendre que toute notre énergie de citoyen est déjà investie dans la création de nouvelles formes d’actions, hors partis et hors institutions.

Non, je ne voterai pas Ma©ron et son projet de « Start-up nation », cette nouvelle marque employeur dont il sera le manager idéal, capable de parer la servitude de belles et fortes valeurs humanistes.

Oui, j’assume. Mieux, je fais même l’éloge du risque…

Oui, je préfère le blanc…

Le blanc de la page sur laquelle nous pourrons co-écrire une autre histoire, celle où chacun deviendra acteur de sa vie, celle où l’on peut préférer attendre l’improbable plutôt que de se résigner à perpétuer morbidité et exclusion.

« Si tu ne crois pas à l’inespéré, il n’arrivera pas ! » nous dit Edgar Morin

J’ajoute : « L’acceptation de l’impuissance du moment nous ouvrira les portes de la vérité de demain ».

Non, je ne voterai pas Ma©ron

Rendez-vous aux législatives !

 

Le sens émerge de l’expérience…

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Allez, allez.. contextualisons (un peu) !

L’image ? Des enfants déjà au travail à « Saint Jo » dans la nuit à 8 h du matin… Souvenir perso du Lycée Michelet où j’allais en 6 ème à la même heure… 20 mn sur mon vélo dans la nuit noire… J’ai été viré en fin d’année.. Cherchez l’erreur !

Bon alors… J’ai rencontré Henriette, coach narrative en juin 2016… c’est le mot qui m’a d’abord intrigué… Et je me félicite d’avoir suivi mon intuition. Depuis, nous avons entrepris ensemble un voyage narratif vers une destination inconnue et (presque) sans cartes (clin d’oeil à Michael White ).

Nous avons déjà écrit plusieurs épisodes mais l’histoire reste en devenir… De coach, Henriette est devenue assez rapidement ma « superviseuse » pour accompagner les premiers pas de ma pratique naissante. Après quelques mois d’échanges, elle m’a ensuite demandé en décembre 2016 (et à ma grande surprise) si je pouvais l’aider dans l’écriture d’un livre :  le coach coaché/le coaché coach… Tout ce que j’aime… EXPERIMENTATIONS !!!

Je rends compte ci-dessous d’une partie de la correspondance qu’elle m’a adressée durant ces quelques mois en laissant (pour l’instant) de côté notre expérimentation en cours concernant l’écriture de son livre. Je laisse aussi volontairement de côté ma partie de notre correspondance pour mettre en lumière son rôle.

Nous avons réfléchi ensemble à la place de l’écrit dans nos échanges et cette expérience commune a confirmé l’importance « soutenante » de ces lettres (des mails) entre les différentes conversations (nouveau clin d’oeil à Michael White ).

 

15 juin

Bonjour Olivier,

C’est avec grand plaisir que j’échangerai avec vous.

A court terme, cela pourrait être le vendredi 17 ou le vendredi 24 à votre convenance.

 

Le 12 oct. 2016 

Bonjour Olivier,

J’espère que vous allez bien et que les effets positifs de la conversation de la semaine dernière vous inspirent pour passer à l’action. Pour nourrir votre réflexion et vous permettre de vous y référer, je vous communique quelques notes brutes prises lors de notre entretien de la semaine dernière.

La semaine de formation est venue renforcer votre désir d’exercer en tant que PRATICIEN NARRATIF et de vous fixer un objectif  : »En 2017, JE METS MA PLAQUE SUR LA PORTE ». Cette identité future vous permettrait à la fois d’accompagner des projets créatifs tel l’écriture de manuscrits et de proposer des conversations thérapeutiques. Et la conviction que vous y seriez bon et à votre place. Vous y avez découvert plusieurs choses parmi lesquelles : la compréhension de la nécessité d’un cadre et du respect de l’échafaudage, des petits pas permanents dans une logique d’apprentissage. « On ne peut pas faire l’économie de ce temps-là… éloge de la lenteur »… Dans ce cadre, il peut y avoir un « espace pour déconner » et qui fonctionne.

Notre axe de réflexion conjointe : sur quoi focaliser votre accompagnement dans les prochaines semaines ; objectifs possibles :  préserver une santé financière, définir son offre de service et le public visé (thérapie, coaching, journalisme, écriture de fiction…).

Vos envies et espoirs pour la suite : Reprendre les codes de la fiction pour rendre l’histoire passionnante, trouver un moyen de respecter la chronologie, les éléments donnés par le narrateur pour le valoriser et le communiquer sous forme de lettres… Croiser avec vos talents de compteur… expérimenter ce qui a été appris dans les groupes de paroles auxquels vous avez participé au cours de votre vie… Puiser dans les moments d’exception afin de ne pas donner aux questions qui émergent un pouvoir de paralysie… Ecrire le journal d’un praticien narratif en devenir.

Je me rends compte que je n’ai évoqué que notre dernier échange. Il y a eu tous les précédents. Si vous aviez l’envie de raconter cette histoire dans votre journal de praticien narratif en devenir, c’est avec plaisir et curiosité que j’en prendrai connaissance.

 

4 novembre 2016

Bonjour Olivier,

Je vous avais annoncé une lettre de ma part. J’y ai pensé plusieurs fois sans y trouver un sens véritable qui m’invite à prendre la parole. Je crois qu’il est trop tôt pour moi de m’exprimer. Ou que je ne ressens pas le besoin de m’exprimer pour l’instant. Pour l’instant, l’espace est occupé par des questions que je partage ici avec vous. Suis-je dans cette « expérimentation » un observateur, un témoin, un cobaye, un superviseur, un coach…? C’est peut-être tout cela à la fois. Ce que j’ai plus particulièrement retenu mon attention dans nos échanges, c’est l’expression « expérimentation ». C’est à la fois une autorisation à mener une expérience sans en connaitre les résultats et le sentiment d’être pionner dans sa propre vie. C’est une opportunité d’allier continuité et renouveau. Un peu comme cette page blanche où l’on se retrouve à chaque fois ni tout à la fait la même, ni tout à fait une autre.

Je me demande ce que vous expérimentez depuis le début de l’expérience. Qu’est-ce qui a été pour vous le plus surprenant ? Où est-ce que cela vous a transporté et où vous n’étiez pas allé auparavant ? Et surtout quels sont vos espoirs pour la suite ?Comment voyez-vous les prochains pas ?

Ceci est peut-être un prologue. Le sens évoluera sans doute au fil du temps. Comme le sens de nos expériences de vie. Quel est le sens donneriez-vous aujourd’hui à cette expérimentation ?

 

6 novembre 2016

Bonjour Olivier,

Je vous remercie pour ce message et pour partager avec moi vos premiers pas de praticien narratif. Vous me sollicitez pour une super vision 🙂

Eh bien, voilà. Ce que je vois c’est l’absence de question ou d’expression d’un besoin. Aussi ai-je envie de vous inviter à réfléchir à cela. De quoi avez-vous besoin pour accompagner votre client ? En miroir, j’ai envie de vous inviter à interroger également votre client. De quoi a-t-il besoin ? Qu’a-t-il apprécié de la 1ère séance et qui lui a donné l’envie que vous vous revoyez dès ce lundi ? En quoi est-ce aidant ? De quoi pense t-il avoir besoin ? Comment vous voit-il l’accompagner dans l’écriture de ce roman ? Afin d’éviter de répéter encore plus de la même chose, que diriez-vous de l’interroger : Qu’a-t-il déjà mis en œuvre ? Quels résultats ont été obtenus?

D’autres questions (concernant le cadre de la coopération) me viennent également… Qu’est-ce qu’il lui fera dire que l’objectif est atteint ? Qu’est-ce qui pourrait lui donner l’envie d’arrêter ? Que fera -t-il si cette pensée se présente?

Quelle est son intention de fixant la limite de 5 séances comme cadre à votre travail en commun? (A cet égard, je trouve très intéressant cela. Le sentiment d’urgence est souvent mobilisateur.)

Dans vos notes, j’ai relevé un parti-pris : « Je l’ai prévenu que nous allions dans un premier temps décrire les freins à sa création pour essayer de les lever avant de nous intéresser au contenu du roman. » Qu’est-ce qui motive ce choix? Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il faudrait procéder ainsi? (J’y vois l’influence d’une métaphore/vision du monde influencée par la mécanique. Nous avons tendance à nous percevoir comme des machines.). Il est important d’aborder le problème pour identifier les valeurs/motivations qui soutiendront les pas du client. Toutefois, l’objectif est de le dissoudre, faire qu’il ne soit plus dominant. Aussi, aurais-je envie de vous inviter à faire assez tôt une place aux exceptions. Vous mentionnez le plaisir qu’il a eu à parler de son roman. C’est un levier intéressant. le plaisir de changer nous encourage à poursuivre dans la voie du changement.

Dans les propos de votre client, j’ai aussi relevé une croyance « un journal n’est pas une œuvre littéraire. » Cela pourrait-être intéressant de questionner « cette façon de juger ses écrits ». face à une croyance, nous explorons en narrative le contexte où cette croyance/pensée dominante se développe. Qu’est-ce qui y contribue ? Qu’a-t-il vécu qui lui faire dire cela ? Quel regard porte-t-il sur les journaux de certains d’écrivains comme Kafka ou Michel Leiris ?

Enfin, vous concernant plus particulièrement, ce serait intéressant que réfléchissiez à : “Ce que vous avez vécu…” “Ce que vous avez découvert, ce que cela vous apprend…” “Ce que vous envie d’en faire…”

Si vous souhaitez partager avec moi ces éléments, j’en prendrai connaissance avec intérêt. Je vous souhaite d’agréables prochains pas.

 

Samedi 12 novembre 2016

Bonjour Olivier,

Je vous remercie pour ce partage. Il y a déjà une riche histoire qui s’écrit avec A. Que ressentez-vous? Comment cela résonne par rapport aux espoirs que vous avez pour la suite de votre vie? J’ai bien noté vos questions pour la prochaine séance. Toutefois,si vous y consentez, auparavant, j’aurais très envie d’en savoir un peu plus sur le thème de la « légitimité » que vous mentionnez dans votre échange avec M, votre deuxième « cliente ». Qu’est-ce qui soutient le fait de se sentir légitime ? Qui sont les « juges » de cette histoire ? Qu’est ce qui leur donne ce « pouvoir » ? Comment cela se met en place dans l’histoire de A ? Comment cela se met en place dans votre relationa avec M ?

Qui sont nos juges?

Bien à vous,

 

21 novembre 2016

Bonjour Olivier,

Je vous remercie pour ce message. Je vais bien et suis actuellement en voyage pour une petite semaine professionnelle et personnelle. Il me semble que le travail que vous faites avec A porte ses fruits car il a le désir de le poursuivre. Il semble donc y trouver un intérêt et une forme de régularité qui pourrait l’aider pour son travail d’écriture. Une nouvelle phase de 5 séances est envisagée. Il serait intéressant, je serais curieuse de…, savoir les espoirs qu’il a pour cette 2ème phase et de quelle façon cela fait écho avec ce en quoi il accorde de l’importance dans la vie. S’agissant d’une sorte de voyage initiatique, il serait intéressant de savoir en quoi les conversations avec vous l’ont transformé. Qu’est-ce que vos échanges ont contribué à faire évoluer dans ses ressentis, ses pensées, ses représentations et ses envies ? Que souhaite t-il prolonger, donner suite ?

Enfin, je note que les séances sont très rapprochées. Je me demande si vous pourriez envisager de les espacer un peu. C’est entre les séances que se déroule la vie, que les initiatives se prennent et que l’action se déroule. L’objet de penser la vie est de nous aider ensuite à agir dans la vie, je crois. Peut-être qu’espacer les séances de 2 semaines y serait profitable.

Bien à vous,

 

2 décembre 2016

Bonjour Olivier,

Ce message pour vous dire quelques mots de plus du projet qui est entrain de germer suite à nos conversations. J’ai effectivement le désir et le projet de contribuer à la naissance d’un livre témoignage à la fois de mon activité de coach, des histoires qui s’y façonnent et se déroulent et de le resituer à la fois dans la grande histoire de la narrative (de ses principes éthiques, philosophiques, politiques…) et dans l’histoire de ma vie. Nos échanges me laissent à entendre et à penser que ce projet pourrait éventuellement trouver un écho positif chez vous et pourrait potentiellement faire l’objet d’un travail en commun. J’ai pris conscience que nos échanges m’invitent à parler du coach que je suis, de ce qui me plait et me motive dans ce métier (cette posture de vie), de la façon dont cela a façonné ma vie… et de m’être inscrite dans une forme de témoignage avec vous. J’aurais je crois envie d’expérimenter l’une de vos sessions d’écriture en résidence, je ne sais pas…pourquoi pas d’ici la fin de l’année 2016. Vous me direz comment cela résonne pour vous. Au plaisir d’en discuter avec vous par mail ou téléphone.

Excellente journée,

 

4 janvier 2017

Bonjour Olivier,

Je vous transmets ces notes prises de notre conversation du 28 décembre dernier comme un espace de réflexion et d’éclairage de vos prochains pas. Vous en souhaitant une bonne lecture.

Contexte et réflexion préliminaire : Cette conversation se déroule dans un contexte un peu différent des précédentes, chez vous, dans l’espace que vous avez aménagé pour vos propres coachings. J’expérimente donc le fait de coacher le coach dans son espace. Je m’interroge.  Qu’est-ce que ma présence en ce lieu va-t-elle changer à cette séance ? Comment faire pour rester le coach alors que je suis assise à la place du coaché ? Le but de cet accompagnement et de cette expérimentation n’est-il pas d’accompagner le coaché vers ce nouveau territoire où l’identité de coach viendrait s’articuler à ces autres identités ?

Je laisse faire le cadre du coaching et de la narrative nous guider. Le sens émergera de l’expérience.

Olivier ce mardi 28 décembre matin vous souhaitez « faire un point en continuité » :  Voir où on est ? Comment avancer ? Vous refusez le mot « objectif » et cette « course à la productivité ». Vous refusez de reprendre le « jargonnage » et « l’enfermement dans une solution ». Vous prenez position et choisissez d’évoquer « ce qui vous excite aujourd’hui ». Nous partons donc en voyage dans cette direction.

« Ce qui m’excite aujourd’hui »

Faire le lien avec la dramaturgie dans le cadre d’un projet d’intervention dans une Master Class organisée à l’automne 2017 avec Isabelle et Nicolas, vos formateurs.

« L’externalisation est une idée très puissante. » Cela vous fascine de l’entendre nommer car cela fait le lien avec des éléments de dramaturgie, pas seulement la littérature mais aussi le cinéma qui offre cette expérience du « bigger than life ». On sait que c’est de la fiction mais on va être capable d’expérimenter quelque chose de plus vrai que la vie Une « image au cinéma peut tout dire de notre existence », au-delà du contrat de lecture, du vrai et du faux. La fiction est une formidable externalisation, un outil de résolution de conflits. Il y a des vertus thérapeutiques dans le processus de fictionnalisation. Dans les pratiques narratives, il y a une perpétuelle incitation à un récit.

Vous prenez position : « Il est urgent qu’il y ait un lien de fait entre les choses ». Vous souhaitez apporter votre « petite contribution » dans l’espace de proposition qui vous a été faite publiquement. « Il faut prendre la balle au bond »… Vous percevez cette proposition comme « une opportunité pour le contenu » (une opportunité de faire avancer « un travail intellectuel démarré il y a quelques années », « réactiver des choses laissées en suspens et qui n’avaient pas abouties) et « un outil-porte d’entrée » qui permettrait de vous positionner, de vous faire connaitre et qui pourrait ensuite devenir une carte de visite pour vous présenter ailleurs. Ce serait aussi pour vous « une façon gratifiante et valorisante de s’inscrire dans la communauté des praticiens narratifs ».

Pour vous, Il s’agit d’être un passeur :  » La qualité de l’attention à l’autre est une forme d’amour qui ne se dit pas comme telle et cela se transforme en ressource ».

Déconstruire des histoires problématiques

Une deuxième intuition vous habite. « Les pratiques narratives dans le cadre d’une ville et qui ferait écho à un besoin de la ville de redorer son image ». LH doit sortir du processus d’autodénigrement et s’inventer un autre récit. Cette ville presque sinistrée vous semble avoir besoin d’un autre récit sur elle-même (à travers de ces moments d’exception) afin de sortir du processus d’autodénigrement relayé par nombre de ses habitants. Le projet serait de proposer à la ville « une approche participative et citoyenne pour co-écrire un nouveau récit pour la ville ». Ce projet pourrait être l’occasion de donner la parole à des gens qui n’ont pas l’habitude de l’avoir.

Une autre intuition/envie vous habite. Un endroit où  vous pourriez intervenir à double-titre  : journaliste et praticien narratif-travailleur social. Un projet avec 15 jeunes qui vont pendant 6 mois travailler sur un projet de journal numérique. Les pratiques narratives y joueraient un rôle important.  » Aider les gens à dissoudre leur problème par le récit qu’ils en font ». Vous évoquez ce projet comme un « challenge passionnant » qui permettrait d’illustrer comment les pratiques narratives peuvent intervenir dans la déconstruction des histoires problématiques.

Comment avancer ? Nous évoquons vos envies pour la suite : « Une conférence aboutie » (Du discours + des images)… Une rémunération ( « Tout travail doit êre rémunéré »). De la reconnaissance financière + la puissance de l’expérience du passeur.

Vos prochaines étapes :  Le projet pour la Ville avec votre compagne. Le projet pour l’association dans une approche « solidaire ». L’élaboration d’une offre de coaching en entreprises en individuel puis en collectif dans un second temps selon les besoins.

Poursuivre ces chantiers qui se présentent à vous. Poursuivre ce voyage, l’expérimentation vivante de ce voyage. Exploration- Alchimie-Transformation- Cohérence. « Je me sens voyageant. A cœur des pratiques narratives, au cœur de la vie. Avec cohérence ». « Je peux m’inscrire dans une relation aidante pour les gens »… « Pouvoir aider l’autre à découvrir cet accès possible à cette cohérence »… Multiplier ces moments privilégiés « Une sorte d’état de grâce  où je sens que je suis traversé par une une puissance supérieure »…

 

6 janvier 2017

Bonsoir Olivier,

J’ai bien pris connaissance de votre projet de conférence sur les liens entre les pratiques narratives et la dramaturgie. Je me suis mise de la coach-praticienne narrative qui viendrait assister à cette conférence pour vous faire part de mes impressions et propositions. Sentez-vous libre de ne retenir que ce qui résonnera positivement pour vous.

Ce que j’ai apprécié :  Les citations, leur éclairage sur les intentions sous-jacentes aux pratiques narratives. La variété des auteurs cités (Michael White, Alice Morgan, Paul Ricoeur, Derrida). Les thématiques que vous envisagez d’évoquer (les règles de base de la dramaturgie, le lien entre le récit et la réalité, le plaisir du récit, l’ombre des mots,….).

Mes envies, propositions et questionnements : Le récit en tant qu’espace de résistance et d’expérimentation de l’espoir ; l’espoir qui nourrit la mise en mouvement. Que la conférence soit-elle-même une expérience narrative, une histoire qui s’écrit collectivement. Que le conférencier soit peut-être le héros de l’histoire et qu’il y ait des éléments autobiographiques  : Comment le héros découvre la dramaturgie ? Quelle compréhension en a-t-il ? Qu’est-ce que la découverte des pratiques narratives à apporter à l’écrivain-journaliste-scénariste ? Quelles nouvelles compréhensions aujourd’hui ?

Des références d’ouvrage pour aller plus loin (Comment les histoires nous façonnent?, etc…). Quelle différence et quels liens avec la dramathérapie, le psychodrame psychanalytique ? Qu’aimeriez-vous que l’on ressente à l’issue de cette conférence ?Qu’aimeriez-vous que l’on se dise à l’issue de cette conférence ? Qu’aimeriez-vous que l’on fasse à l’issue de cette conférence et qui serait la bonne suite de l’histoire ? Comment invoquer lors de cette conférence ces différents personnages que sont « le praticien narratif », « le client », « le témoin extérieur », « le journaliste », « l’écrivain », « le scénariste », « le réalisateur », « l’acteur », « le spectateur » etc.

Et si ce n’était pas une conférence, qu’est-ce qui deviendrait possible ? Comment ?

 

 

 

 

 

 

Conversations avec A (suite de la suite…)

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« Qu’est-ce qu’il ne me dit pas de ce qu’il est en train de me dire » ?

Comme d’habitude, je demande à A ce qu’il y a de nouveau depuis notre dernière conversation…

Il revient sur les notions de temps et d’espace… : « Le temps est pour moi une déperdition constante de matière (image du sac de grain). La fonction de mon journal est de ralentir l’hémorragie… C’est aussi la mission d’une œuvre d’art que d’arrêter le temps… L’espace ? ; j’ai toujours eu du goût pour les femmes étrangères. Peut-être fallait-il aller chercher loin l’objet de mon désir comme pour déplacer l’espace ? Venant d’Abidjan où j’avais vécu mon enfance, les françaises me semblaient exotiques. L’éloignement de l’espace pourrait-il permettre un rapprochement dans le temps ? Sortir avec une étrangère pourrait être alors compris comme une tentative de ralentir le temps, peut-être une façon de réparer la perte de ma mère, premier objet de mon désir… ? ».

Je l’interroge sur le devenir de la petite histoire qu’il a accepté d’écrire.  Il en a déjà écrit 3 pages (manuscrites) qu’il va me lire plus tard : « C’est facile de dessiner un début mais il me manque la fin »… « La fin c’est la mort de qq chose »…

Nous nous mettons ensuite d’accord pour se donner un nouveau cadre de travail avec de 3 à 5 conversations supplémentaires exclusivement consacrées à son roman.

Pour la première fois, je le questionne directement sur le contenu. Il me décrit la structure narrative divisée en 3 parties dont un préambule (qui pourrait prendre de l’ampleur). une partie centrale (partiellement écrite) et une fin ouverte…

Son ambition ? Rendre compte d’un monde révolu mais auquel il est attaché affectivement… Apporter différents axes de réflexion à l’héritage laissé par cette époque.

Je le questionne ensuite sur son personnage principal (le narrateur) et les personnages secondaires notamment féminins (les plus nombreux…).

Nous parlons ensuite de son titre (provisoire ?) et listons les questions demeurées en suspens (faut-il ou non nommer les personnages et les lieux, etc… ?).

Sixième conversation

Depuis notre dernière séance, A  a écrit la petite histoire demandée… « Je suis un gars loyal, j’ai obéis au contrat… Peut-être aussi suis-je en recherche d’assentiment (de sentiment ?). En tout cas,  j’ai réussi à écrire facilement grâce à cet aiguillon. Cette fois, je suis passé au traitement de texte… que j’ai trouvé finalement plutôt agréable et qui permet un retour à l’objectivité, à la différence de l’écriture manuscrite dont la calligraphie personnelle montre bien qu’on ne s’adresse qu’à soi ».

Pour préciser le nouveau cadre de notre travail, je lui propose (sur les conseils de la coach qui me supervise) d’espacer nos conversations de façon à laisser de l’espace à l’écriture.  A est d’accord et accepte aussi de lire à haute voix un chapitre de son roman (déjà écrit) lors d’une prochaine séance. Il est aussi Ok pour m’envoyer par mail des nouvelles parties de textes fraîchement écrites.

Je lui propose de dresser un bilan de nos 5 premières conversations… Il dit : « J’étais seul, je ne le suis plus avec toi. Tu as su créer un cadre rassurant où l’on ne fonctionne pas à l’affectivité… Il  y a moins de risques d’attentes déçues »…

A lit à haute voix plusieurs parties de la petite histoire qu’il a écrite. Il s’engage à lire la suite (déjà écrite mais pas tapée) et la fin (pas encore terminée mais déjà réfléchie) la prochaine fois.

Après le départ de A, je réfléchis et prends quelques notes. La petite histoire a fonctionné efficacement comme métaphore « externalisante ». On y retrouve sa pathologie (« une affreuse pression qui pendant des mois avait provoqué dans sa tête le sentiment angoissant d’être prisonnier »), un des freins identifié et choisi comme personnage principal (Mr Timide) et des figures tutélaires (ses grands morts inhibants) non nommées mais présentes dans le ciel (Balzac, Flaubert, Marguerite Duras…). Selon lui, « Dérobade » serait présente et difractée (à la manière de Satan) dans plusieurs personnages…

C’est un conte écrit avec un langage précis, presque précieux. A dit avoir fait le choix de cette forme pour la liberté et l’universalité qu’elle permet.

Je relis la partie de l’histoire laissée sur ma table et souligne quelques mots  : « Ah non pas du travail mais de la création »… (Opposition plaisir/souffrance ?).

« Cette fois, je dois impérativement me consacrer à ma tâche » dit son personnage principal !

 Septième conversation

A finit de lire le conte qu’il a terminé à l’arrache… : « Parfois je me réveille à 4 h du matin et je note les idées de la journée »

D’évidence, ce petit conte a fonctionné comme une allégorie du « grand récit » (son roman)… Nous faisons le parallèle entre le micro et le macro.

A dit qu’il n’éprouve nullement l’angoisse de la page blanche  ; Il crée par ajout. Pour le roman, il compte étoffer la partie centrale déjà écrite et rajouter une intro.

Nous évoquons à  nouveau Roland Barthes, figure tutélaire non soutenante (impuissance à écrire son propre roman).

Nous nous donnons des objectifs pour la prochaine fois : lecture d’un chapitre important, écriture du synopsis et établissement d’un planning intégrant le principe d’une conversation toutes les trois semaines.

Nous revenons ensuite sur le roman  : sa logique de symphonie sans intrigue, son genre, son volume et ses registres.

Nous nous arrêtons ensuite sur « le noyau dur » (point central divisé en plusieurs chapitres) et évoquons les questions sur la ligne chronologique.

 

Huitième conversation

A lit un chapitre de son roman… Il m’a également envoyé le synopsis que nous détaillons ensemble… Nous nous attardons ensuite sur l’établissement d’un planning d’écriture.

Au terme de cette conversation, A accepte de poursuivre notre travail. Notre collaboration intégrera une conversation (rémunérée) toutes les trois semaines et des échanges par mail selon ses besoins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aishiterou (séquencier)

Chaissac9

 Séquence n ° 1

Pavillon banlieue de Paris/ le Départ

Devant le perron d’un pavillon situé en banlieue parisienne, un taxi attend. En essuyant ses larmes, la mère de Victor discute avec le chauffeur de taxi en lui expliquant que son fils quitte la maison pour la première fois et qu’il va au Japon, le pays du soleil levant. A l’intérieur du pavillon, Victor en maugréant est à la recherche de la casquette de base-ball d’Hamlet qu’il finit par retrouver au beau milieu du capharnaüm de sa chambre transformée en laboratoire. Au moment de se dire au revoir, sa mère lui tend une boîte de pilules à n’utiliser qu’avec parcimonie avant des réunions importantes pour lutter contre sa timidité. Au moment où le taxi démarre, il essaie de dire je t’aime à sa mère mais les sons ne sortent pas de sa bouche.

Séquence n ° 2

Chambre Maiko/Alain Delon

Affalée sur son lit avec une copine, Maiko est installée dans sa chambre en train de regarder une K7 (en français) du film « Le Samouraï » de Jean-Pierre Melville. Sur les murs l’affiche du film en japonais et des peintures abstraites. Un canari s’égosille dans une cage. Les deux jeunes filles poussent des cris à chaque apparition d’Alain Delon qu’elles trouvent beau et mystérieux et font des commentaires. Avec un air rêveur, Maiko annonce à sa copine l’arrivée le lendemain d’un européen qu’elle doit accompagner pendant quelques jours. Peut-être ressemblera-t-il à Alain Delon ?

Séquence n ° 3

Intérieur jour/Hall d’hôtel Kyoto/Présentations

Victimes du décalage horaire, Victor et Hamlet arrivent en retard le lendemain matin dans le hall d’un hôtel traditionnel de Kyoto. Maiko les y attend et se présente à Victor comme étant leur accompagnatrice. Hamlet est aussitôt entouré par un groupe de jeunes filles qui le mitraillent avec leurs appareils photos. Maiko vient le délivrer et se présente. En japonais, Hamlet entame la conversation avec elle en citant un waka d’un poète japonais légendaire. Leur conversation est interrompue par l’arrivée du chauffeur qui doit les conduire au siège de la compagnie pour leur première réunion.

 Séquence n ° 4

Siège de l’entreprise japonaise/Le première réunion d’affaires

Le trio arrive en retard au siège de la compagnie. Dans une grande salle, une assistance imposante les attend. Chaque participant le salue et lui remet sa carte de visite. Victor fouille désespérément dans ses poches… Il a oublié les siennes à l’hôtel…Il s’installe à la mauvaise place sans respecter le protocole malgré les grands signes que lui fait Maiko. Sans tarder, il doit prendre la parole. Au moment où il va démarrer sa présentation, il est interrompu par un coup de fil de sa mère qui a réussi à retrouver sa trace. Très mal à l’aise, il écourte la communication. A la fin de sa présentation, troublé par les applaudissements, Victor esquisse plusieurs courbettes à la japonaise, tente de se rasseoir, loupe sa chaise et se rattrape à une plante verte qu’il entraîne dans sa chute. Maiko l’aide à se relever et lui sourit.

 Séquence n ° 5

Restaurant Hôtel traditionnel/Repas -Corrida

Le soir de son arrivée, Victor est invité dans le restaurant d’un hôtel haut de gamme traditionnel par les gens de l’entreprise japonaise avec laquelle il doit négocier un contrat d’exclusivité pour son robot. Hamlet est assis entre Victor, habillé en kimono et Maiko qui a revêtue elle aussi un kimono traditionnel. Victor ne sait pas comment manger un poisson cru encore vivant qui s’agite dans son assiette. Servi par des geishas, le dîner est très arrosé par les nombreuses tournées de Saké qu’il faut boire par politesse. A la fin du repas, Victor qui ne tient pas très bien l’alcool est complètement saoul. Complètement ivre lui aussi, le PDG de l’entreprise japonaise demande à Victor d’improviser un numéro avec son robot pour représenter la culture européenne.Victor décide de simuler une corrida avec Hamlet qui tient le rôle du toréador esquivant les charges du taureau. Après quelques passes, Victor commence à se prendre au jeu et charge un peu trop vite Hamlet qui l’esquive. Il n’a d’autre recours que de sauter au dessus de la délégation de japonais assis par terre et Victor passe à travers de la cloison en papier. Tout le monde l’applaudit. Maiko lui jette un regard froid.

 Séquence n° 6

Karaoké Hôtel

Plus tard dans la soirée, Victor se retrouve sur la scène à chanter à tue-tête une chanson d’Edith Piaf (la gualante de Saint-Jean). Et bientôt les Japonais reprennent avec lui le refrain : « Sans amour on n’est rien du tout »… Il regarde Maiko qui chante le refrain en le regardant. Puis vient une autre chanson que le PDG a demandé de programmer : « Que je t’aime » de Johnny Hallyday. Victor parvient difficilement à chanter mais quand vient le refrain, les sons ne sortent pas de sa bouche. A ses côtés, Hamlet vocifère « Que je t’aime » d’une voix de crooner.

Séquence n ° 7

Couloir hôtel/Le baiser refusé

Passablement saoul, Victor est ramenée par Maiko dans sa chambre suivi par Hamlet qui marche prudemment quelques pas en arrière en cantant le refrain « en amour on n’est rien du tout ». Elle essaie de le soutenir pour le faire marcher droit. La questionnant sur la « voie des Samouraï » (le Bushidô), Victor exige qu’elle lui fasse visiter un temple bouddhiste dès le lendemain matin. Arrivé devant sa porte, Victor n’arrive pas à ouvrir sa chambre avec sa clef. Maiko lui vient en aide. Dans la chambre, ils tombent lourdement sur le futon. Victor en profite pour tenter d’embrasser Maiko mais elle se dérobe et part se coucher.

Séquence n ° 8

Chambre Victor/La mission

Très agité, Victor explique à Hamlet qu’il est fou amoureux de Maiko mais qu’il ne sait pas comment faire pour la séduire. Hamlet lui propose de lui venir en aide et de sonder Maiko sur sa vision de l’homme idéal. Très enthousiaste, Victor accepte et ils se mettent d’accord pour organiser dès le lendemain un tête à tête entre Hamlet et Maiko.

Séquence n ° 9

Temple Kyoto/promenade

Le lendemain matin Maiko et Victor visitent un temple bouddhiste. Victor est silencieux. Maiko lui parle du japon traditionnel. Il tente de lui demander de parler d’elle sans grand succès. Alors qu’elle renseigne un jeune couple, Victor passe par mégarde sous un portail sacré provoquant la colère d’un groupe de japonais du troisième âge. Maiko vient à sa rescousse et lui explique les raisons de leur colère.

Séquence n ° 10

Restaurant pâtes

Victor a invité Maiko à déjeuner dans un restaurant de pâtes, une des curiosités de l’art culinaire du Japon. Autour d’eux tout le monde fait beaucoup de bruit en mangeant. Victor mange ses pâtes en silence. Devant la mine inquiète de Maiko, il se met à faire comme les japonais, essaie de faire du bruit et manque de s’étouffer avec les pâtes. Il éclabousse la table. Tentant de réparer les dégats avec une serviette, il fait valser une coupelle pleine de sauce qui atterit sur la chemise blanche de Maiko. Contenant sa colère, la jeune japonaise part aux toilettes pour se nettoyer.

Séquence n ° 11

Chambre Victor/le tête à tête Hamlet-Maiko

Tandis que Maiko monte dans la chambre de Victor pour rendre visite à Hamlet, Victor part se détendre aux bains collectifs de l’hôtel. Maiko frappe à la porte. Coiffé d’un large chapeau de paysan japonais, Hamlet l’introduit dans la chambre baignée dans une lumière tamisée. La chaîne hi-fi diffuse une musique d’ambiance très groovy. Il lui offre un bouquet de fleurs conçu selon les règles de l’Ikebana (l’art floral japonais) tout en lui déclamant quelques haikus écrits à son intention… Puis il propose à Maiko de prendre place autour d’une table basse pour lui offrir un thé et commence à lui poser des questions sur elle, sur son attirance pour la France, sur sa peinture, ses gouts, etc. A partir du moment où elle lui confesse son attirance pour Alain Delon, Hamlet se met à réciter quelques répliques du film.

Séquence n° 12

Bains publics/Hôtel

Assis dans un bassin rempli d’eau chaude, Victor se retrouve au milieu d’une bande de japonais à la mine plutôt patibulaire. Deux gardes du corps en costume noir sont postés à l’entrée des bains. Un peu à l’écart, un Sumotori trempe dans l’eau chaude avec un tissu mouillé cachant son visage. En train de lire son lexique amoureux japonais, Victor commence à faire des exercices de prononciation à haute voix en disant en japonais « je t’aime » et « je veux faire l’amour ». Alors qu’il relève la tête, il s’apercoit que les japonais se sont rapprochés et l’écoute avec attention. L’un d’entre eux qui semble être leur chef, vient à côté de Victor et en montrant du doigt les mots du lexique commence à prononcer des expressions plutôt crues. Très amusé, Victor essaie de reprendre les mots après lui. Il sont interrompus par un des gardes du corps qui tend un téléphone portable à son chef. Celui ci dit quelques mots, referme le portable et salue Victor. Sur l’ordre de leur chef, tout le monde se lève et se dirige vers la sortie. Découvrant les corps nus des baigneurs ornés de somptueux tatouages intégraux, Victor comprend qu’il s’agit d’une bande de yakusas. Ayant été perturbé par la sonnerie du téléphone, le Sumotori enlève le tissu humide de son visage. Désormais, ils sont seuls dans les bains. Le Sumotori s’approche de Victor et lui sussure d’une petite voix : « Aishiterou ».

Séquence n° 13

Chambre Victor/la dispute

Victor regagne sa chambre et retrouve Hamlet sur le dos comme un scarabée, clignotant de toutes ses diodes. Le robot lui explique qu’une fois Maiko partie, il s’est pris pour Mikael Jakson et qu’il a lourdement chuté. Victor interroge Hamlet sur les résultas de son rendez-vous avec Maiko. Après s’être fait prier, Hamlet lui dit que Maiko est amoureuse d’Alain Delon au point qu’elle connaît par cœur certaines répliques du film « Le Samouraï ». Un peu honteux, le robot confesse à Victor qu’il lui a fait une déclaration d’amour à laquelle elle n’a pas été insensible. Hamlet lui affirme qu’il n’a aucune chance de séduire Maiko. Devant l’entêtement de Victor, Hamlet commence à s’énerver et le saoule de citations sur les dangers de l’amour. S’ensuit une engueulade au terme de laquelle Victor, excédé, débranche Hamlet, le reprogramme puis l’enferme dans un placard. Puis il se rend dans la salle de bains et avale plusieurs pilules anti-timidité, se regardant dans la glace en prenant des poses de séducteur.

Séquence n° 14

Chambre Victor/Coup de téléphone de sa mère.

Tandis qu’il visionne sur son ordinateur portable le film « Le SamouraΠ», il est interrompu par un coup de téléphone de sa mère. Devant les incessants conseils qu’elle lui donne, il tente de se contenir. Alors qu’il essaie de l’interrompre sans succès, soudain, il explose, injurie sa mère et lui raccroche au nez. Puis il éteint son portable et le jette sur le lit. Se regardant hilare dans un miroir, il sort de sa chambre très satisfait de lui.

Séquence n° 15

Rues Kyoto

Habillé d’un imperméable et d’un Borsalino, Victor sort d’un grand magasin avec un canari daans une cage. Il marche très vite dans la rue en sifflotant pour distraire l’oiseau. Dès qu’il croise une jeune fille, il lui dit un mot en japonais (Aishiterou) déclenchant l’hilarité ou la colère.

Séquence n° 16

Maison parents Maiko

Très essoufflé, il arrive devant la maison de Maiko où elle habite avec ses parents qui sont en train de fêter avec des amis l’anniversaire de la mère de Maiko. Le père qui n’a d’abord pas reconnu Victor éclate d’un fou rire et convie Victor à se joindre à eux. Victor découvre que le père de Maiko est aussi le PDG de l’entreprise avec laquelle il doit signer un contrat. Maiko entraîne Victor dans sa chambre. Il se plante devant un poster d’Alain Delon affiché sur les murs et lui dit Aishiterou (je t’aime en japonais). Maiko rougit, hésite et sort de la chambre. Sur le chemin de la sortie, Victor croise le père de Maiko à qui il demande en anglais une entrevue. Celui-ci l’introduit dans son bureau…

Séquence n° 17

Rues Kyoto

Toujours vêtu de son imperméable et de son borsalino, Victor marche à pas lent dans les rues de Kyoto. Dans un quartier très animé, il rentre dans des bars à la recherche de Maiko. Soudain, il l’apercoit et l’observe à travers la vitre. Très joyeuse, elle est entourée d’un groupe d’amis. Au moment où il s’apprête à rentrer, un jeune homme très beau se rapproche d’elle et la prend par les épaules. Victor reprend sa marche et hèle un taxi.

 Séquence n° 18

Couloir et chambre Hôtel

Dans la chambre, Victor prépare sa valise qu’il peine à refermer. A ses côtés, Hamlet le regarde faire silencieusement. En s’excusant de l’avoir débranché, Victor lui explique qu’ils repartent en France. Au même moment, Maiko marche dans le couloir de l’hôtel et arrive devant la porte de la chambre de Victor restée entrouverte. Elle entend leur conversation. Victor dit qu’il a échoué et que Maiko ne l’aimerait jamais pour ce qu’il est. Il se confesse et lui explique ses états d‘âme : être soi-même, blocages émotionnels, rapports homme machine, etc. Dans le couloir, Maiko repart à pas feutrés.

 Séquence n° 19

Aéroport/ surprise

Dans le hall de l’aéroport, Hamlet est entouré par une foule de japonais qui veulent tous être pris en photo avec lui. Victor intervient, le prend par la main et l’entraîne vers le comptoir d’enregistrement. Pendant qu’il présente son passeport et ses billets d’avion, une main lui tape sur l’épaule. C’est Maiko, une valise et un billet d’avion à la main qui lui sourit. En marchant vers la porte d’embarquement, Maiko lui donne un cours de phonétique en lui expliquant comment bien prononcer Aishiterou.

Avant d’embarquer, Hamlet fait une dernière photo avec un couple de très vieux japonais.

 

 

 

La comédie (point théorique)

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La comédie traite des faiblesses et des limites humaines (jalousie, bêtise, avarice, égoïsme, obsessions, libido, etc.). C’est ce qui fait sa force.

On peut jouer aussi sur les faiblesses d’une société, d’une culture ou d’une morale.

Dans une comédie, il faut donc chercher les faiblesses de vos personnages.

Dans une comédie, la plupart du temps, le personnage principal n’atteint pas son objectif et ne corrige pas ses faiblesses. La jubilation du spectateur est presque proportionnelle à cet échec. Autant on a du mal à accepter son propre échec, autant on se réjouit de l’insuccès de l’autre.

A l’image, les chutes et les accidents (sans gravité) font rire.

La comédie est souvent tragique sur le fond puisqu’elle induit qu’il n’y a pas forcément de solutions.

Ironie dramatique

C’est très important que le spectateur soit en avance sur le personnage. Le scénariste doit susciter l’attente du spectateur en montrant une action (ou un indice) dont on peut supposer qu’il va avoir des conséquences sur le destin d’un personnage.

Le spectateur sait quelque chose que le personnage ne sait pas.

Le spectateur jubile de cette position « supérieure » par rapport au personnage.

Les comédies sont bourrées d’ironie dramatique.

 Hitchcock utilisait ce dispositif pour créer le suspens. En montrant quelqu’un qui dépose subrepticement une bombe dans un lieu, le spectateur va attendre inévitablement son explosion au moment où le personnage principal va pénétrer dans ce lieu.

Le spectateur dispose alors d’une information avant le personnage. Cela suscite une attente qui peut créer du suspens ou du comique selon les cas (exemple du clou dévissé dans Tanguy).

Deux séquences sont nécessaires pour créer cette ironie dramatique :

L’installation (pour donner l’information au spectateur) et l’exploitation (pour faire fonctionner l’effet).

Autre exemple : Cyrano de Bergerac.

Cyrano est amoureux de Roxanne sa cousine. Mais il n’ose pas lui déclarer sa flamme. Il va faire dire par un jeune homme des poèmes qu’il a écrit lui-même. Elle ne découvrira que très tard (sur son lit de mort) que Cyrano est l’auteur de ces lettres.

Ce dispositif jouant sur la connaissance qu’avait le spectateur avant le personnage (Roxanne) peut déboucher sur des scènes fortes en émotion ou en comique.

 

Dans certaines comédies, le héros peut aussi se moquer de lui-même et de ses propres faiblesses.

La comédie traite à la fois du ridicule des autres mais aussi de soi.

Plutôt que de dénoncer, la comédie met à jour le ridicule (ex. le Dictateur de Chaplin) mais sans faire de morale ou de discours.

 

Dans la comédie, les personnages croient complètement à ce qu’ils font et n’ont aucun recul sur eux-même (cf. le facteur dans Jour de fêtes de Jacques Tati ou les films de Buster Keaton).Ils sont souvent obsessionnels.

Les personnages deviennent alors attachants par leur ridicule.

 

La comédie exagère tout. C’est son essence même à la base du contrat implicite passé avec le spectateur. C’est cette exagération poussée à son paroxysme qui nous fait rire (cf. To be or not to be de Lubitsch).

Il faut éviter le réalisme. Le spectateur ne doit pas savoir où on l’emmène (cf. The Party avec Peter Sellers) On ne cherche pas à représenter le quotidien mais au contraire à s’en affranchir pour faire exploser le « réel ».

 

La comédie doit provoquer des décalages.

La comédie peut jouer sur un comique de caractère ou sur un comique de situation.

 

N’ayez pas peur de commencer les scènes en plein dans le feu de l’action. Pas besoin de préliminaires pour expliquer (sauf pour l’ironie dramatique). Montrez-nous les explosions et les étincelles du feu d’artifice !!! Allez rapidement dans l’exagération.