Lettre à mon père…

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Dimanche 16 mars 2014 à 6 h 15… il s’est éteint… en paix m’a-t-on dit !

Mourir… Voilà… Mon père est mort… 97 ans, il en aurait eu 98 le 29 avril… On en plaisantait… Centenaire, un beau défi… encore une belle et grande aventure…

La veille, je le représentais à la Médiathèque de Meudon pour recevoir un prix gagné pour un concours littéraire organisé à l’occasion du printemps des poètes… Une lettre à… Ibrahim, son ordonnance kabyle qui lui avait sauvé la vie durant la deuxième guerre mondiale… L’adjoint au maire avait eu l’amabilité de dire quelques mots sur Jean, son passé d’explorateur et d’écrivain… Cela sonnait déjà comme un hommage posthume…

Avec J, nous sommes passés ensuite à Claire Demeure, un établissement de soins palliatifs et longue durée à Versailles où était morte ma mère en novembre 2009. Nous songions à l’y transférer pour mieux accompagner sa fin de vie et lui donner plus de confort.

Tout content, je suis revenu dans sa chambre… MJT était là… A voir sa tête, les nouvelles n’étaient pas bonnes… Il ne voulait plus ouvrir les yeux et restait obstinément tourné vers le mur… Rideau… il avait déjà tiré le rideau… Déjà en plein arrangement avec la mort… Je n’ai pas voulu voir, pas voulu y croire.

Il y a quelques jours encore, nous étions dans sa chambre avec ma fille. Alors que je le forçais gentiment mais fermement à manger en lui donnant quelques cuillères de compote avec ses médicaments tout en lui parlant, il m’a regardé, m’a souri… et m’a dit : tu es vraiment têtu !

Facétieux et obstiné comme il savait l’être, il m’aura pris de vitesse… Me laissant avec mes souvenirs.

Nos parties de rugby sur la terrasse de Meudon, notre tour de France en 2 CV à l’âge de 7/8 ans évoqué récemment avec mon cousin Marc… Je me souviens de tant de choses…

… De nos rencontres hebdomadaires aux Deux Magots, dans les nombreux restaurants de la Montagne Sainte-Geneviève ou ailleurs… De nos discussions sur ses projets de livres, sur mes projets, sur la vie, sur nos vies…

Jamais le fil n’avait été rompu… Au cœur même de ma période la plus sombre à New-York, il continuait à m’écrire… Sans faille, il m’a toujours soutenu… Ne cherchant pas à tout comprendre. Toujours là à sa manière pudique de père aimant qui ne m’avait pas voulu mais avait appris à m’aimer…

Dans un de ses sourires malicieux d’enfant curieux de tout, il m’avait dit quelques jours avant sa mort : « Je vis une aventure extraordinaire ». Pour lui, tout était sujet d’étude… Lui, le recordman du nombre de livres parus chez l’Harmattan !

La mort… Il y avait là un sujet de roman ou d’essai… Nous en aurions parlé, il m’aurait demandé mon avis… Il aurait griffonné quelques mots sur son éternel petit carnet… je lui aurais remis son chapeau, On se serait serré la main comme nous le faisions ces derniers temps…

Hier, j’ai senti une infinie douceur… Le temps de quelques secondes… Comme s’il essayait d’apaiser mon chagrin…

Que vais-je faire sans lui ?

Olivier Sauvy – Paris, 18 mars 2014

 

 

 

 

Benjamin (caractérisation d’un personnage)

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Son caractère

Implacable, froid, fragile, morcelé, enjoué, séducteur, brillant… B est capable de s’adapter à tt les situations… Se revendiquant de W Shakespeare qu’il aime à citer, la vie est une comédie dont nous sommes tous les acteurs. Sincère et brillant dans l’expression de ses sentiments lorsqu’il est « en scène », il passe à autre chose une fois le rideau tiré. Impossible de savoir où réside sa « vérité ».

Toujours dans l’immédiateté, il vit intensément chaque instant sans nécessairement les relier les uns aux autres. Personnage pluriel et démultiplié, il profite de chaque situation pour se réinventer. Sans état d’âme et sans cynisme mais toujours à la première personne. Sa quête ? Chercher à vivre des moments intenses pourvu qu’ils « aient de la gueule » et soient racontables. Pour lui, l’essentiel n’est pas ce qui est vécu mais ce qui peut en être raconté et écrit. La vie ne vaut que par le récit qu’il peut en faire. En tout cas c’est ainsi qu’il se propose au regard des autres.

Affabulateur, conteur, comédien, dandy… B donne toujours aux autres – et aux femmes en particulier – ce qu’il croit qu’elles attendent de lui. Doté d’une remarquable capacité de transformation, il devient avec facilité l’homme de toutes les situations.

Toute situation amoureuse l’impliquant est évaluée avec l’œil du metteur en scène et de l’auteur. En surimpression de son regard intérieur, cette « caméra de surveillance » installe B dans une sorte de dédoublement permanent. Et fécond.

Son métier

Auteur, réalisateur… En complément de ses projets personnels, il écrit des séries grand public, tourne des films de commande et réalise des spots publicitaires.

Son rapport à l’argent

Dénonçant facilement les inégalités engendrées par le système capitaliste et pourfendant volontiers les abus du libéralisme, B est plus cigale que fourmi. En année faste, il peut gagner très correctement sa vie. En année creuse, il dépense presque tout autant, vivant très au-dessus de ses moyens… Endetté auprès de nombreux amis, il envie S et sa réussite financière insolente renforcée, qui plus est, par la protection économique de sa femme qui, outre son salaire très élevé, est à la tête d’un patrimoine familial important fraîchement hérité d’un père riche collectionneur d’art.

Son allure.

Jean, chemise et veste noire… Un costume de marque pour des occasions exceptionnelles… B passe partout.

Il n’est pas le genre d’homme qui impressionne par sa beauté. Il ne pourrait pas draguer en boîte de nuit car son charme n’opère que lorsqu’il prend la parole… Sa prestance, son intelligence, la facilité de son expression orale constituent ses armes de séduction massive.

Ses singularités

Atteint de la maladie de Bouveret, il est sujet à des crises de tachycardie (accélération du rythme cardiaque) surgissant à des moments de stress et d’émotion. La crise peut alors s’accompagner de douleurs thoraciques, de malaises ou d’angoisses. Dans son cas, cela se traduit par des attaques de panique pouvant nécessiter l’intervention du SAMU. Jouant de ce handicap qu’il ne contrôle pas mais qu’il assume avec forfanterie, B s’en servira pour se sortir de situations délicates.

Par ailleurs, B est atteint d’une forme de somnambulisme léger. Certaines nuits, il parle dans son sommeil…

Son profil psychologique

Arnaquer = maitrise des sentiments et des émotions… Posture de toute puissance… jouer avec la vérité/mensonge le réel/la fiction. Est-une manière d’alimenter son symptôme et de demeurer sur un terrain connu en fidélité avec le modèle parental. Et/ou est-ce la volonté d’exorciser et de réparer ?

Son fonctionnement s’apparente t-il à une mécanique de défense ?

Recherche-t-il inconsciemment une forme de souffrance pour vérifier son existence ? Son pari fou s’apparente à une performance artistique qu’il va chercher à prolonger à son maximum. Arsène Lupin des coeurs, il fera tout pour ne pas être découvert. Brillant et affable côté face, B peut être aussi sombre et trouble côté pile.

Son enfance

Son territoire d’origine se situe du côté de l’enfance dont il a gardé l’inconscience et le goût immodéré du jeu. Dès sa prime enfance, le mensonge régnait en maître autour de lui. Coureur de jupons invétéré pétri de valeurs libertaires, son père ne cessait de jurer à sa mère qu’elle était l’unique amour de sa vie ! Ironie du sort, l’amour aura été fatal à son père mort d’un infarctus en plein coït.

Très tôt, B a du apprendre à distinguer le vrai du faux.

A l’inverse des mots qui se lestent dans l’écriture du poids de la pérennité, pour lui, les « mots dits » valent pour eux-mêmes. Dans la même matinée, il peut dire « je t’aime » à deux femmes différentes sans avoir l’impression de mentir. Il lui suffit que les choses soient dites pour qu’elles soient.

 Son rapport aux femmes

L’outil virtuel des rencontres en ligne permet à B de rencontrer des femmes qu’il n’aurait jamais eu l’occasion de croiser dans la vraie vie. Cette découverte de territoires inconnus stimule son imaginaire et renforce la nature de son défi. Dans une forme de surenchère incessante, ses prouesses alimentent son récit en le réinventant en permanence. Rapides, faciles et irréelles, ces rencontres féminines ne sont qu’un prétexte de mise en scène, une occasion pour B de s’immerger dans un substrat fictionnel dont il est l’auteur et l’acteur principal. Contrairement aux adeptes du « poly amour » ayant la franchise de révéler l’existence d’autres partenaires, il ne fera jamais état de ses autres relations « amoureuses ».

Soumis avec l’une, dominateur avec l’autre… Il est toujours désireux de répondre aux fantasmes de ces femmes, de leur donner ce qui est attendu.

Et sa quête ne s’arrête pas à la simple conquête…

A part égale, chacune d’entre elle figure un élément de son puzzle identitaire, de sa construction narrative. A elles toutes, dessinent-elle le visage unique de la femme idéale (sa mère ?) ?

Le seul moment où il se décompose serait celui où il atteint son Nirvana psychologique, cet instant où une femme lui avoue ne jamais avoir vécu si intensément.

 

Son rapport avec son meilleur ami

Leurs rencontres dans un café vont ponctuer le récit. C’est là que B se confie. Plus que son confident, Sylvain fait office de premier public avant d’en devenir le commanditaire.

Au fil du récit, leur rapport va évoluer… Et l’ami se transformera en (meilleur) ennemi… Dans une inversion des trajectoires, le dominant (S) va devenir le dominé. Et c’est à ce moment-là en position de faiblesse et de fragilité (épisode 7 et 8) que S redeviendra (presque) « sympathique ».

Dans un jeu subtil de non dit et de double-jeu, B trouvera les clefs pour manipuler S… et lui laisser croire que c’est lui qui prend les décisions.

B va se servir de cette arnaque pour régler ses comptes personnels avec B qui lui avait fait un mauvais coup il y a qq années en l’évinçant d’une série à succès. Tout en lui accordant ici et là des prêts ponctuels d’argent en le prenant de haut…

 

La transformation du personnage

Rendez-vous, ballades, désirs, moments intimes, tensions, ruptures, retrouvailles… B va vivre multiplié par 5 toute la panoplie de l’intensité amoureuse. Amoureux, vraiment amoureux ? Il sait l’être dans l’instant, pas dans la durée ! Peut-être d’ailleurs n’a-t-il encore jamais ressenti la pathologie amoureuse : le manque, l’addiction, la volonté de possessivité, la jalousie, l’obsession de l’autre, etc…

B ira-il au bout de sa folie en ramenant dans le réel cette accumulation d’histoires initiées dans le virtuel. A la manière d’un funambule, il va tenter de rester en équilibre sur ce fil impossible tendu jusqu’aux promesses ultimes : mariages, promesses d’enfant, fiançailles, rencontres avec les beaux-parents, etc…

A partir du moment où il va choisir de mettre le réel au service de la fiction, il va se livrer à une surenchère pour que le réel soit à la démesure de la fiction.

B va-t-il éprouver la réalité du sentiment amoureux ?

Va-t-il perdre sa légèreté en tombant amoureux ?

Va-t-il en fin se réconcilier avec son vrai moi ?

Va-t-il enfin écrire sa grand oeuvre ?

Va-t-il choisir l’oeuvre ou l’amour ou parviendra-t-il à concilier les deux ?

Personnage difracté, parviendra-t-il à se réunir ?

 

 

Émois et moi !

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Descartes fut le premier à établir une cartographie des émotions dans son traité « Les Passions de l’âme » identifiant six émotions* simples : l’admiration, l’amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse.

A sa suite, de nombreux scientifiques ont multiplié les recherches pour mieux comprendre… sans pour autant établir un consensus.

Seule certitude : si les émotions se différencient des sentiments, des sensations, chacun d’entre nous peinent à les définir.

La dernière partie du 20ème siècle aura été celle la société du spectacle. Le début du 21ème siècle semble bien marquer l’avènement de la société des émotions. Bombardé d’émotions et de stimuli amplifiées par la caisse de résonnance de la machine médiatique et par l’impact des réseaux sociaux, l’individu doit en permanence s’adapter. Aujourd’hui, ne rien exprimer « émotionnellement » semble de plus en plus difficile. Nous vivons dans un bain émotionnel. « je ressens, donc je suis ».

, je suis, nous sommes Charlie…  🙂

Ubiquité (être partout au même moment), empathie (souffrir avec pour la planète et de ses drames), partage (ma vie privée devient publique) sur les réseaux sociaux où il devient ami de ses amis, envie (quand d’autres se pavanent sur la croisette alors que je suis au bureau, sous pression) … Over-sollicité dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle, l’Homo Modernicus doit savoir gérer ses émotions pour ne pas succomber sous le stress ou pire encore sombrer dans le burn out !

Dans ce monde d’intenses, multiples et rapides métamorphoses comment peut-il (re)trouver sa balance émotionnelle ?

 

 

 

Notes de lecture (sur les pratiques narratives)

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« S’embarquer dans une conversation thérapeutique, c’est comme s’embarquer sans carte pour un voyage vers une nouvelle destination »

 

 Cartes des pratiques narratives – Michael White

 Préface 

Les conversations thérapeutiques favorisées par l’entretien narratif permettent au sujet (dans un mode coopératif) de redevenir auteur d’une histoire dans laquelle ses expériences sont en relation avec ses préférences.

Objectifs : étayer les traces dune « histoire préférée »/mettre à jour des alternatives au récit dominant et invalidant.

Les cartes : des instruments de navigation pour construire des séquences narratives organisées.

 

Introduction 

« Je sais que nous allons entreprendre un périple jusqu’à une destination qui reste à définir en suivant une route que l’on ne peut déterminer à l’avance ».

« Trouver de nouveaux territoires (d’expression), de nouvelles façons de comprendre les évènements de sa vie ».

Conversations externalisantes

Antidote aux interprétations internes.

Opérer la distinction entre identité de la personne et le problème : « le problème est le problème, ce n’est pas la personne (la personne n’est pas le problème).

Déconstruire les conclusions identitaires négatives

Importance des mots et métaphores définissant le problème et son influence sur la vie des gens.

Rendre tangible l’intangible grâce à la représentation (langage, dessin)

 

Méthodologie

– Négocier une définition du problème

– Cartographier les effets du problème

– Évaluer les effets du problème

– Justifier l’évaluation

 

Conversations pour redevenir auteur

Proposer d’élaborer une histoire alternative fournissant une base pour prendre de nouvelles initiatives.

C’est la structure de la narration qui fournit le principal cadre d’intelligibilité des actes de création de sens dans nos vies.

Suggestion : Pour enrichir l’histoire personnelle, attirer l’attention vers les blancs de l’intrigue en exerçant l’imagination.

 

Conversation de re-groupement

Club de vie : personnages signifiants (réels ou non) du passé/présent/futur qui comptent pour la personne.

Les conversations permettent de remanier la liste des membres : honorer certains, en révoquer d’autres.

 

Cérémonies définitionnelles

Récit de vie devant un auditoire choisi.

 

Conversations en échafaudage

Construire l’échafaudage pour progresser par étapes, quitter la zone de ce quoi est connu pour celle de ce qui est possible.

Développer les initiatives personnelles, les actions responsables

Suggestion

Demander régulièrement des feedbacks sur ce qui marche ou pas en fin de conversation.

 

Les moyens narratifs au service de la thérapie – Michael White/David Epson

 1 – Le langage nous soumet tous aux «  contrôles sociaux »

« L’histoire particulière qui domine nos vies détermine en grande partie la nature de notre expérience de vie et l’enchaînement de nos actions ».

L’écriture facilite la traduction de l’expérience de vie et l’inscrit dans une dimension temporelle.

Avec l’écriture, nous sommes à la fois acteur et public de notre propre représentation.

 

 Qu’est-ce que l’approche narrative ? Alice Morgan

 Introduction

« Une nouvelle façon éthique et politique d’aborder la relation d’aide basée sur le respect et le non jugement défendant l’idée que les gens sont experts de leur propre vie ».

« Chacun possède les talents, les compétences, les valeurs pour réduire l’influence des problèmes sur nos vies ».

Deux principes (pour le praticien) :

– Curiosité à toute épreuve

– Poser des questions dont on ne connaît pas les réponses.

« La bonne route n’existe pas ; il y a seulement des tas de direction possibles ».

 

Vivre et interpréter la vie à travers des histoires

Une histoire : un fil qui tisse les évènements entre eux pour former un récit.

« Les significations que je donne aux évènements (l’écoute passive que j’ai de l’histoire dominante) fondent et façonnent ma vie future ».

Mes interprétations sont influencées par les récits culturels de nos sociétés.

Les histoires dans le contexte thérapeutique

– Donner de la visibilité aux moments où la personne a échappé aux effets du problème (moments d’exception absents de l’histoire dominante)

– Nécessité d’explorer les histoires alternatives pour ouvrir un espace de changement. Besoin que ces histoires alternatives soient produites par les personnes elle-même (principe des conversations collaboratives).

 

Les conversations externalisantes : donner un nom au problème

Les conversations externalisantes permettent de modifier l’histoire dominante saturée par le problème. Cela permet de déplacer le problème de l’intérieur vers l’extérieur de la personne.

Au lieu de : « je suis dépressif, je n’ai aucune envie », « la dépression vous empêche d’avoir envie ».

Suggestion : imaginer le problème comme une personne assise quelque part dans la pièce. Donner un nom au problème (ou le faire dessiner pour les enfants).

 

Méthodologie

– Donner une identité au problème (à la manière de la construction d’un personnage) : intentions, ruses, croyances, objectifs, etc…

– Étudier la relation actuelle entre la personne et le problème.

– Inviter à décrire ensuite la relation souhaitée (renégociation de la relation)

– Retracer les archives de l’histoire du problème pour évaluer le degré d’influence du problème sur la vie de la personne (qui, quoi, où, comment).

Suggestion : restituer le problème dans le temps pour montrer que son influence fluctue (système de notation de 0 à 10) à différentes périodes de la vie.

– Déterminer les moments de vie (moments d’exception) où la personne résiste au problème. S’appuyer sur ces ressources pour faire émerger des histoires alternatives.

– Explorer les effets du problème ; lister et faire évaluer

 

Contextualiser et déconstruire les problèmes 

– Travailler à identifier et déconstruire les croyances, théories et pratiques culturelles du contexte de la personne (idées reçues, vérités toutes faites, lieux communs…).

– Montrer comment les idées « normatives » peuvent avoir une influence et générer de la tension (culpabilité).

– Chercher d’où viennent nos représentations.

– Défier les a-priori.

– Prendre du recul, changer de point de vue.

 

Les moments d’exception

– Être à l’écoute des moments où le problème n’est pas aussi influent

Les « pépites » : expériences de vie contrastant avec l’histoire dominante qui peuvent se situer dans le passé/présent/futur. Elles sont la porte d’entrée des histoires alternatives.

Suggestions 

– S’assurer que la personne considère ce moment comme significatif. Ne pas valoriser le positif de manière volontariste.

– Guetter le langage corporel pendant la séance pour repérer l’évocation de moments d’exception.

 

Retracer le sens de ces moments d’exception et donner un nom à l’histoire alternative.

Objectifs : les enraciner solidement, les relier, élaborer un thème narratif, co-écrire une nouvelle histoire.

 Faire préciser le « paysage de l’action » (l’environnement ayant permis l’exception)… où, quand, comment…?

Réfléchir ensemble au sens qu’on peut donner… La personne choisit un nom pour baptiser l’histoire alternative émergente. Cela définit un cadre/thème pour les conversations futures.

 

Les lettres narratives

Lettres récapitulatives : résumé des conversations ayant eu lieu.

Reprendre le ton et les expressions de la personne.

Y inclure des questions pouvant être reprises lors des prochaines séances.

Paysages intérieurs (projet web)

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Vivre est un art. L’art est leur vie.

C’est au loin, dans nos arrière-plans éclatants, qu’ont lieu nos épanouissements (…) C’est là que se situent les histoires dont nous sommes les titres obscurs (…) C’est là que nous sommes, alors qu’au premier plan nous allons et venons. »

(Rainer Maria Rilke – Notes sur la mélodie des choses)

 

Comment la vie devient œuvre ? Comment l’art sublime-t-il la vie ? De quoi est peuplé l’imaginaire des artistes ? Qu’est-ce qui les construit et les fait agir ? De quelles forces sont-ils traversés ? Qu’ont-ils à (nous) dire ?

Regarder pour voir, découvrir pour ressentir, écouter pour entendre… Renouvelant l’art du portrait et empruntant des voies narratives inédites, ce programme multimédia de création propose aux internautes de participer à une expérience sensorielle et émotionnelle, unique et singulière : une invitation à un voyage poétique et immersif à la rencontre d’artistes extraordinaires, dans un format court et modulaire (7 à 8mn par artiste) mêlant vidéo et illustration animée.

 

Déambulant librement dans leurs « paysages intérieurs », chacun se forgera – au contact des artistes – ses propres réponses.

Tout comme un individu ne se résume pas à son métier, un artiste ne se résume pas à son œuvre. Le propos ici n’est pas de comprendre et d’analyser leur production artistique mais bien plutôt de s’intéresser à leur « être ». Le questionnement empruntera donc d’autres voies que celles du dispositif « classique » de l’interview. Il s’appuiera notamment sur des indices biographiques signifiants issus du travail documentaire préalable et des rencontres préparatoires avec les artistes.

Hélène Grimaud, Gérard Garouste, Sophie Calle, Thierry Marx… De leur vie, ils ont fait une création. De leurs créations, une vie.

Allant au bout d’eux-mêmes, cherchant parfois l’au-delà des limites… Certains d’entre eux (Gérard Garouste) mettent leur vie en jeu, d’autres leur vie en scène (S. Calle). Chacun dans leur domaine, ces artistes accomplis poursuivent leurs trajectoires exigeantes. Preuves de leur « humanité » et de leur volonté de partage, ils accordent des interviews et écrivent des livres. Certains ont même crée des fondations (G. Garouste, H. Grimaud) ou des écoles de formation (T. Marx).

Reconnaissance artistique, recherche continue de l’excellence, sincérité de leur démarche, volonté de partage et de transmission…

En arrière-plan de leurs points communs apparents, se dessine une « toile de fond » impalpable qui les relie tous. C’est cette dimension « spirituelle et métaphysique » que nous allons essayer de représenter.

Un parcours en musique, en sons et en images, pour comprendre et ressentir ce qui les anime et les fait vivre.

Avant/Après

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« Il se pourrait qu’après cette descente en vous-même, dans le « solitaire » de vous-même, vous dussiez renoncer à devenir poète. Alors même, cette plongée que je vous demande n’aura pas été vaine. Votre vie lui devra en tout cas des chemins à elle. Que ces chemins vous soient bons, heureux et larges ».

(Rainer Maria Rilke – Lettres à un jeune poète – 1903)

Bons ou mauvais, les chemins de la vie offrent bien des surprises ; sous la contrainte ou par choix personnels, des changements brutaux de scénarios de vie obligent à opérer une (re)conversion identitaire. Comment ces changements marquent-ils en profondeur les personnalités, comment (re)trouver la bonne distance avec ses proches, les autres et le monde, comment s’opère cette « redéfinition de soi » ?

C’est pour essayer de répondre à ces questions et mieux comprendre cette dynamique du changement personnel que nous avons voulu rencontrer des personnalités publiques atypiques.

Ils ont tous connu une carrière linéaire Jusqu’au jour où…

Ruptures, lignes brisées, échappatoires… Retour sur ces soudaines bifurcations qui les ont transformés.

 

 

Aishiterou (je t’aime en japonais)

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Synopsis

 Inventeur d’Hamlet, un robot qui révolutionne l’intelligence artificielle, Victor part au Japon pour signer un contrat d’exclusivité avec une compagnie japonaise, leader en robotique.

Il est accueilli à Kyoto par Maiko chargée par son père, PDG de cette compagnie, d’accompagner Victor pendant son voyage.

Dès leur première rencontre, Victor tombe amoureux de Maiko. Un sentiment non partagé par la jeune japonaise qui se fait une autre idée de l’homme idéal européen et s’intéresse beaucoup plus à Hamlet qu’à Victor.

Alors que Victor a chargé Hamlet de se renseigner auprès de Maiko sur sa vision de l’homme idéal, le robot va profiter de ce tête-à-tête pour tenter de la séduire pour son propre compte.

Pour coller au profil d’Alain Delon, l’homme idéal de Maiko, Victor entreprend de se transformer physiquement. Aidé par des pilules anti-timidité qu’il a toujours avec lui, il se rend chez les parents de Maiko. Il tombe en plein soirée d’anniversaire fêté dans la tradition japonaise au cours de laquelle il va réussir péniblement à faire enfin sa déclaration d’amour…

 

Timidité

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Timidité

Il passait et repassait devant le café en scooter, essayant de l’apercevoir à travers la vitre…

Elle était là, il la voyait assise, accompagnée, très entourée.

Il osa freiner pour mieux la distinguer. Puis, il accéléra…

Son image persistait. Il fit demi-tour et repassa devant le café, pas trop lentement pour ne pas être vu. Puis, il accéléra à nouveau, furieux contre lui-même d’être si enfantin. A son âge…

Il décida de rentrer chez lui. Il y aurait bien un match de foot à la télé pour se changer les idées. Mais il savait que ça ne marcherait pas. Que l’obsession prendrait toute la place. Il savait qu’il allait s’en vouloir. Il fallait qu’il lui parle. Plus encore, il fallait vaincre cette peur stupide, cette chronique timidité, ce putain de handicap.

Alors, il gara son scooter, devant le café, prenant des risques. La peur n’est jamais si forte que lorsqu’on l’imagine…

Il s’exhorta à ne pas trembler au moment d’attacher son scooter autour d’un arbre. Attaché à quelque chose en toutes circonstances.

Il parvint difficilement à introduire la clef dans l’anti-vol. Au ralenti, son trousseau de clefs glissa dans les interstices de la bouche d’aération. Un vrai cauchemar. Il regarde autour de lui pour voir s’il a été vu. Mais il sait que la plus vigilante des sentinelles est tapie en lui. Non, elle parle, lui tournant le dos, agitant ses mains…

L’éclat des clefs scintillent à la lumière de son briquet. Il est couché par terre, dans une position absurde, le bras plonge dans la bouche d’aération. Les crampes le gagnent à force d’étendre son bras. Ses doigts effleurent les clefs.

Une main lui tape sur l’épaule. D’un bond, il se redresse. C’est elle, d’une blondeur aveuglante, plus belle encore que dans son souvenir.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Il entend presque sa salive passer la barre de sa pomme d’Adam. Envie de crier. Aucun son ne sort. C’est le rire qui fuse, un rire trop fort, incompressible et sauvage qui l’envahit tout entier à le tordre.

A son tour, elle est gagnée par le fou rire. A travers ses larmes qui délavent sa vision, il la voit rayonnante, entourée d’un halo. Elle halète, elle hoquette. A la recherche d’une respiration, elle s’appuie sur son bras.

Il sent son odeur, il devine sa peau, il aperçoit le saint du saint, l’endroit caché, le velouté de sa nuque, son petit duvet accueillant. Le rire cesse aussitôt.

Ses amis arrivent à la rescousse. Elle lui dit au revoir. Disparue, à jamais…

La robe bleue

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Synopsis

Un matin, Nadine, jolie femme de 35 ans, répète en secret dans sa salle de bains le rôle d’Ingrid, personnage principal de « la Robe Bleue », une pièce de théâtre écrite par Fred son mari metteur en scène. Avec ce rôle, elle espère, après quelques années d’absence volontaire, remonter sur scène, le seul endroit où elle se sente vraiment exister.

Après avoir emmené ses enfants à l’école, Fred se rend au théâtre pour superviser l’installation des décors de « La Robe Bleue ». Il appelle Sophie, une jeune comédienne à qui il compte confier le rôle d’Ingrid pour mieux la séduire. Il l’invite à venir au théâtre le soir même pour essayer la robe qu’il a fait faire pour elle.

Dans l’après-midi, Nadine arrive au théâtre vêtue d’une robe bleue cachée sous un manteau long. Dans l’entrée, elle tombe nez à nez avec André, un producteur de ses amis qui lui laisse entendre qu’il a finalement accepté de produire « La Robe Bleue ». Découvrant l’agitation qui règne dans le théâtre, elle comprend que Fred lui a menti sur l’avancement de son projet. Un instant décontenancée et prête à rebrousser chemin, elle fait volte-face et monte sur scène en robe bleue, exigeant de Fred qu’il l’auditionne immédiatement pour le rôle d’Ingrid.

Tout d’abord abasourdi, Fred est impressionné à nouveau par le talent intact de Nadine. Il va pourtant s’enfoncer dans le mensonge.

La dispute entre metteur en scène et actrice se transforme alors en scène de ménage. Poussée à bout, Nadine ôte la robe bleue, remet son manteau et quitte le théâtre sans un mot ni un regard pour Fred.

Resté seul dans la salle de spectacle, Fred rumine en attendant Sophie. Elle finit par l’appeler sur son téléphone portable pour lui apprendre une nouvelle des plus surprenantes…

 

 

Fausses pistes

Projet série TV « Fausses pistes »

« La vie ne vaut que par le récit qu’on peut en faire ».

 « Le contraire de la vérité n’est pas le mensonge. C’est la certitude »

Emmanuel Carrère

Le pitch 

Auteur et réalisateur de séries TV, 40 ans et célibataire, Benjamin est accro aux sites de rencontres en ligne. Avec des fortunes diverses, il accumule les rencontres féminines sans pour autant trouver l’amour. A une semaine de sa désinscription, il s’invente 5 nouveaux profils et déplace sa recherche sur une nouvelle zone géographique. S’en suit une « semaine miraculeuse » pendant laquelle l’Arsène Lupin des coeurs va faire 5 rencontres décisives. En une semaine il va rencontrer toute la féminité contemporaine. Autant d’histoires (d’amour ?) qu’il va mener en parallèle. A la manière d’un funambule, Benjamin va tenter de rester en équilibre sur ce fil impossible tendu jusqu’aux promesses ultimes : mariages, promesses d’enfant, fiançailles, rencontres avec les beaux-parents, etc… Jusqu’où pourra-t-il tenir cette performance dont il va tirer la matière narrative d’une série dont il ne sera pas le seul auteur et dont la finalité ne sera pas celle à laquelle on pourrait croire…?

La promesse ? 

Attention, vous allez-vous faire avoir ! Ne croyez pas ce que l’‘on vous raconte ! Auteurs, personnages, spectateurs… Ici tout le monde se fait arnaquer !