
7 janvier 2017…
Ah le chiffre 7 et sa fascination mystérieuse… Les 7 jours de la semaine, les 7 péchés capitaux, les 7 samouraïs, les 7 nains, etc… 🙂
Bon, je suis en attente de ma carte de voeux faite par S avec le titre de ce billet comme texte…
Oui , une année pleine d’histoire(s)… La grande histoire : Trump, les présidentielles en France, ce genre de choses…
Nos petites histoires… les vôtres, les nôtres, les miennes, la sienne…
Alors, alors… hum, hum…
Où en étions nous ? dans quelle étagère ?
Je viens de travailler ces quelques derniers jours sur un projet de contribution à une Master Class qui devrait être organisée en 2017 par mes formateurs aux pratiques narratives…
Le sujet ? les liens entre les pratiques narratives et les mécanismes du récit (la dramaturgie)
Une formation passionnante suivie lors du dernier trimestre 2016.
Allez, bon garçon, je vais faire oeuvre de documentariste et je vais intégrer ci-dessous quelques notes prises lors des différentes modules de formation…
« Les pratiques narratives appliquées »
Isabelle LAPLANTE et Nicolas DE BEER- IFOD – Octobre 2016
Préambule
Les pratiques narratives c’est d’abord écouter et oser démultiplier la puissance du « culot ».
La progression
Espoirs – engagements – actions
Conseils
– Comment avoir des idées nouvelles ? En se laissant porter par ce que l’on entend.
– Ce qui est précieux constitue l’identité narrative
– Pratiquer la différence plus que la similitude
Objectifs
– Découvrir des idées et des pratiques
– Se doter d’un guide d’entretien
– S’approprier les questionnements de référence
– Pratiquer les techniques d’entretien
– Conduire des entretiens complexes
Généralités/Définitions
– Les clients sont les narrateurs
« Ce sont les personnes qui font de nous des personnes »
(Desmond Tutu)
Conseils
– Reprendre les mots de la personne pour poser les questions.
Posture
– Position de perplexité – écoute attentive (l’autre me passionne)
– Non savoir et perplexité : c’est le client (le narrateur) qui sait !
Débrief en groupe
– Attention au temps : le récit invente le temps présent. Le présent c’est ce qui ne s’est jamais encore présenté.
– Ce n’est pas tant l’histoire qui est importante que l’émergence d’une plateforme nouvelle pour servir de tremplin vers la nouvelle histoire.
– Pour le client être auditeur de son propre récit ouvre vers de nouvelles questions.
– Qui est l’auteur de ce qui se dit (influence parentale, sociétale…) ?
– Les mots ne sont pas le reflet de la réalité mais la production d’un consensus social
Généralités/Définitions
– La vie est une production littéraire qui obéit aux exigences rudimentaires d’une histoire : début/intrigue/fin
– Sélectionner des épisodes (moments d’exception ?) pour les mettre en intrigue et raconter une nouvelle histoire.
– Les gens façonnent leur identité à partir des histoires qu’ils se racontent.
– Le discours que nous émettons fabrique notre cohérence.
– L’identité est multiple et varie suivant les interlocuteurs.
– C’est en interaction que je construis le monde
– Il est possible d’expérimenter une pluralité de sens à partir de la même histoire
– Il est possible de mettre à jour les ambiguïtés (et de les accepter).
Débrief visionnage vidéo de Paul Ricoeur
– Possibilité d’aller rechercher des évènements ayant eu lieu mais passés sous silence.
– Débusquer des poussières d’évènements et les relier en une nouvelle unité : histoire alternative, fabrication d’un autre thème…
Thème de l’après-midi : les témoins (Entendre une autre musique)
La cérémonie définitionnelle
– Redéfinition de soi devant un auditoire (Rituel de revalorisation).
Processus
– Une personne assiste aux entretiens (captation de l’émergent) et partage son expérience. Renvoyant dans cette re-narration l’identité de la personne avec les mots prononcés par lui-même.
Débrief Exercice (P 14) – Se mettre dans la peau de quelqu’un qui a donné de la reconnaissance.
– L’identité n’est pas donnée… Elle est constituée !
– Ce que cette personne a été capable de manifester à mon égard (figure de soutien), je peux le mettre en œuvre moi-même…
Conseils
– Pas de contacts oculaires entre le narrateur et le témoin.
– Le témoin doit penser à demeurer soutenant. Son témoignage permet d’étoffer l’enrichissement d’une histoire alternative.
– Le praticien doit ramener le témoin dans le protocole si nécessaire.
Généralités
Conception analytique/interprétative = introspection
Conception littéraire = externalisation, augmenter la capacité à agir
2ème jour – Mardi 4 octobre 2016
« Tout n’est pas écrit d’avance »
(OS)
Temps de cadre ouvert/Questions
Auteur = narrateur = celui qui a autorité sur le texte.
« Il n’y a pas nécessité à souffrir en séance »
Le praticien doit pratiquer une double écoute : explicite + implicite
Le concept d’échafaudage
– Apprendre, c’est passer du connu et familier vers une zone inconnue « ce qu’il est possible de savoir et de connaître »
– L’apprentissage se fait sur le principe de l’échafaudage, un chemin progressif, pas à pas, de proche en proche.
– Aptitude d’aller au-delà (à condition d’âtre accompagné ds l’apprentissage)
Le paysage narratif
– Démonter, défaire, déconstruire une histoire dominante qui empêche de voir le reste du paysage. La voix de l’histoire dominante empêche les autres d’être audibles.
Objectif ? Construire un paysage plus vaste…
Externalisation
« Les individus veulent voir le problème en dehors d’eux »
Objectif ? Séparer l’identité du problème.
Pause déjeuner
Histoires préférées (alternatives) : celles qui reposent sur des valeurs individuelles fortes.
Posture du praticien : enquêteur (d’investigation), espion, maraudeur… Son objectif ? Éclaircir le mystère…
Exercice (en 4 étapes)
– Faire émerger le contexte par la description (au plus proche de l’expérience) – Le problème est traité à la manière d’un personnage de fiction qui est ensuite nommé (OK pour un nom composé)
– Décrire les effets du problème
– Évaluer les effets du problème
– Justifier – chercher les fines traces des valeurs fortes et personnelles puis raconter une histoire illustrant ces valeurs.
Débrief/Conseils
– Ajouter de la validation et vérifier « êtes-vous satisfait par… ? »
– Accompagner la personne vers l’histoire préférée.
– Retourner à la description en cas d’absence de trace de valeurs.
– Faire le tri entre ce qui va bien/pas bien pour soutenir l’histoire.
La prise de notes
– Pas aux dépens de la qualité de la relation (de l’écoute)
– Garder les traces exactes des mots employés et soutenants.
Généralités
La démarche de pratiques narratives en coaching se fait en moins de 10 séances. Il ne s’agit pas de résoudre le problème, de chercher son origine (démarche intra-psychique) mais plutôt de le dissoudre.
3ème jour – Mercredi 5 octobre
Cadre ouvert/Questions
L’entreprise comme modèle normatif (question OS)
Réponse : garder son autonomie au sein de l’entreprise, accepter l’ambiguïté
Attitude (éthique) du coach : Suis-je en position de soutien (de la nouvelle histoire) ?
Débrief exercice/Conseils
– Pas d’expressions trop généralistes pour qualifier et décrire le problème.
– Négocier la définition au plus près de l’expérience vécue ; chercher le spécifique, la particularité.
– Traîner, roder, marauder autour de la description du problème…
Posture du praticien /Conseils
– Écouter le client et utiliser ses mots et ses métaphores.
– Posture décentrée et influente – vivifiante pour le praticien
– Ne pas faire : d’interprétation, de recadrage, d’applaudissement, de pointer les points positifs, donner son opinion, etc…
Le rôle du praticien
– Identifier les fines traces d’une histoire différente en sorte qu’elle soit (re)connue et enrichie.
– Exercer son influence sans contrôler la relation
– Guider l’avancement pas à pas.
Débrief exercice post jeu de rôle sur la perfection
– Attitude éthique du praticien : capable de ne pas être complice du pouvoir moderne en déconstruisant les histoires dominantes.
– Bénéfice client : Gagner en possibilité de dire non, de poser des limites et de se construire en autonomie.
Pause déjeuner
Généralités
– La plainte (je n’ai pas le droit, je me sens obligé de…) est souvent le résultat d’une pression socio-politique (pouvoir moderne). Dans cette société du regard, on s’épie, on se surveille…
Débrief visionnage vidéo Michael White (en séance)
– Revenir avec d’autres questions pour obtenir une description plus proche de l’expérience vécue.
– Valoriser le client : « Je me suis demandé si tu avais eu de nouvelles idées depuis que nous nous sommes vus ». « Est-ce que je peux écrire cela » ? « Peux-tu répéter » ? ; « Maintenant tu es capable de… ». « Est-ce que je peux te poser d’autres questions parce que je suis très intéressé par… » ? « Est-ce que tu te pensais capable de ? »
Debrief posture MW
– Posture (en arrière)… Prise de note à voix haute (souligne ce qui soutient)
– MW a choisi une ligne éditoriale pour conduire son entretien (le fil qui soutient le narrateur). Il choisit et trie les éléments de soutien à l’histoire alternative.
– Il remet en permanence le narrateur en position d’auteur.
– Il est dans une approbation permanente (yeah, yeah…) en employant le ton de la découverte (l’autre me passionne).
– Il demande la permission de noter, de continuer à poser des questions…
– Pas à pas, il accompagne son patient et l’encourage à monter l’échafaudage narratif.
Généralités/Conseils
– Nommer le problème ouvre la voie pour construire une histoire alternative.
– Nommer le thème alternatif permet aux gens de faire le tri dans les événements de leur vie. Cela permet d’extraire des évènements oubliés et de leur redonner une place pour exister. La personne peut alors donner du sens à ces éléments ; Et, au fur et à mesure, penser pouvoir le faire dans sa vie future.
Pause/reprise
Moments d’exception
– Des traces parfois invisibles que doit débusquer le praticien pour développer une riche et nouvelle histoire.
– Ce sont des signes fragiles qui dessinent une contre-intrigue et méritent d’être soutenus et soulignés.
Debrief exercice/conseils
– Un moment d’exception en appelle un autre (passé/futur)
– Donne envie de relier, de consolider et donne de l’appétit de vie (projection ds le futur)
– Avancer par petits pas augure de grandes réussites.
– Posture décentrée du praticien : une influence toujours en soutien du client.
4 ème jour – Jeudi 6 octobre
« Être capable de mettre en doute ses propres affirmations »
Carlo Reveli
Cadre ouvert/questions
– Obtenir une description précise de l’expérience du problème est capital.
– Nécessité d’un entretien préalable avant de faire intervenir les témoins.
– Remettre de l’intégrité ds la relation en cas de dissimulation, de stratégie : « Comment pouvons-nous avoir une relation plus intègre pour atteindre votre objectif » ?
Le concept d’identité narrative
Généralités/conseils
– Attention au monde ambiant qui cultive ses propres croyances et use et abuse de métaphores partagées « piégantes » valant « vérité ».
– La définition de la folie varie selon les sociétés et leurs normes spécifiques.
– Il y a nécessité de mettre à jour la culture dans laquelle baigne la personne pour pouvoir déconstruire les « diktats »
« L’homme est une création de (du) désir et non pas une création de besoin »
Gaston Bachelard
Identité fixe VS identité narrative
C’est le passage d’un concept de répression à un concept d’apprentissage.
Identité fixe (traditionnelle)
– Nous avons un moi profond que nous pouvons mettre à jour par un travail d’introspection
– Nous serions un et rien d’autre ; Une identité fixe donnée à la naissance ; une identité réprimée qu’il faudrait aller chercher.
Identité narrative
« C’est en vivant notre vie que nous la créons »
– Une identité intentionnelle est façonnée par les interactions.
– Les gens fabriquent le sens de ce qu’ils sont.
– L’identité narrative multiple et diverse est enrichie par la complexité ; elle est conjoncturelle + que structurelle, mobile mais cohérente.
L’éthique selon Paul Ricoeur : « Une estime suffisante de soi dans la sollicitude de l’autre et dans des institutions justes ».
– Comment les actions tissent l’identité ?
– Faire naviguer le client entre les péripéties qu’il raconte et le sens qu’il leur donne.
– Devenir auteur (de sa vie) est une navigation…
Pause
Débrief exercice – Explorer les états intentionnels
« Une identité nouvelle est fragile ; elle a besoin de soutien »
– Les valeurs sont les principes de vie qui nous gouvernent.
– Se reconnecter à nos valeurs (reconstituantes) pour se reconnecter à nos énergies.
– L’objectif est d’étoffer le récit pour bâtir une nouvelle identité narrative.
Pause déjeuner –
Conversations pour redevenir auteur
– Étoffer des histoires avec des intrigues.
« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse ne chanteront que la gloire du chasseur »
(Proverbe sénégalais)
– « Nous allons et venons entre deux paysages : celui de l’identité et celui de l’action ».
Conseils/questions
– Et quand tu as fait ça, ça signifie quoi ?
– Et cette valeur si importante à tes yeux, comment l’as-tu mise en action ?
– Et qu’est-ce que cela vous fait de repenser à ce que vous aviez fait et qui vous avait donné de la satisfaction ?
– Chercher dans le passé des preuves (et aussi dans l’avenir) : retrouver des épisodes de vie qui témoignent d’une intention.
– Comment cela pourrait vous soutenir dans l’avenir ?
– L’intention influence le choix des mots
– Le sens fabrique nos actes
– Faire une action, c’est créer un historique (une histoire ?)
Débrief exercice
Objectifs
– Mettre à jour la cohérence (du récit)
– S’entraîner à proposer une ligne éditoriale : « Vous m’avez dit que… »
Généralités/Conseils
– La cartographie rend le titre d’auteur au narrateur et donne du sens.
– Remettre les évènements dans le bon ordre, c’est fabriquer de l’historicité (de la cohérence).
– Si je dis j’ai raté… Cela prouve que j’ai une représentation de la réussite !
5 ème jour – Vendredi 7 octobre
« La mort physiologique n’est par la mort psychologique »
(Michael White)
Matin : apprendre à se reconnecter avec nos morts pour en faire une source d’inspiration
Après-midi : métaphore du club, carte du re-groupement
Débrief exercice : nous relier à une source d’inspiration (cf. p 60)
Généralités/conseils
Desserrer les évidences, penser autrement la vie pour retrouver de l’initiative mentale, pour que l’avenir ne soit plus clos par avance.
« L’apprentissage est une petite violence «
Gaston Bachelard
Le deuil
– Travail sur le droit d’être triste – « Sortir du chagrin est culpabilisant » (Roland Barthes)
– Perpétuer les ondes de la personne décédée.
– La mort c’est la fin des corps mais pas des connexions.
– Apprendre à ne pas dire adieu mais au-revoir et bonjour à nouveau…
« J’étais important pour lui comme il l’était pour moi »
Pause/reprise
La vie comme un club
« Notre identité s’est construite avec les autres »
Principe général (cf. MW) : invoquer, révoquer les membres de son club (de vie).
Généralités
– Si quelqu’un m’a donné de l’amour, c’est peut-être que je le vaux bien J (Réciprocité)
– « Qu’est-ce qu’il (elle) appréciait chez vous ? Pourquoi avait-il (elle) plaisir à vous apprendre » ?
Objectif
– Aider la personne à s’apprécier via le regard de l’autre, des autres…
Débrief exercice re-membering
Objectif ? Faire revenir les figures d’importance
Résumé des 5 jours
– 5 cartes de base (à apprendre par cœur)
1) Trouver des fines traces d’une identité narrative préférée (externalisation)
– Description de l’histoire – Déclaration de position – Enrichir le récit au plus proche de l’expérience vécue.
– Cartographier les effets
– Les évaluer
– Les justifier
2) Étoffer une initiative (moments d’exceptions)
– Nommer
– Évaluer
– justifier
3) Structurer une histoire préférée (alternative)
– Redevenir auteur (de son histoire).
– Promenade entre les paysages de l’action et de l’identité.
4) Soutenir la nouvelle identité narrative/histoire (Carte de re-groupement).
– Introduire des personnages authentiques et soutenants de la nouvelle histoire.
– identifier comment ils contribuent à ma vie. Ce qu’ils apprécient chez moi.
5) Invoquer les personnages de soutien (carte des résonnances, carte de re-narration)
Objectifs : Soutenir la nouvelle histoire – Externaliser le problème…