Notes de lecture (sur les pratiques narratives)

dominique-aru-040609-007

 

 

« S’embarquer dans une conversation thérapeutique, c’est comme s’embarquer sans carte pour un voyage vers une nouvelle destination »

 

 Cartes des pratiques narratives – Michael White

 Préface 

Les conversations thérapeutiques favorisées par l’entretien narratif permettent au sujet (dans un mode coopératif) de redevenir auteur d’une histoire dans laquelle ses expériences sont en relation avec ses préférences.

Objectifs : étayer les traces dune « histoire préférée »/mettre à jour des alternatives au récit dominant et invalidant.

Les cartes : des instruments de navigation pour construire des séquences narratives organisées.

 

Introduction 

« Je sais que nous allons entreprendre un périple jusqu’à une destination qui reste à définir en suivant une route que l’on ne peut déterminer à l’avance ».

« Trouver de nouveaux territoires (d’expression), de nouvelles façons de comprendre les évènements de sa vie ».

Conversations externalisantes

Antidote aux interprétations internes.

Opérer la distinction entre identité de la personne et le problème : « le problème est le problème, ce n’est pas la personne (la personne n’est pas le problème).

Déconstruire les conclusions identitaires négatives

Importance des mots et métaphores définissant le problème et son influence sur la vie des gens.

Rendre tangible l’intangible grâce à la représentation (langage, dessin)

 

Méthodologie

– Négocier une définition du problème

– Cartographier les effets du problème

– Évaluer les effets du problème

– Justifier l’évaluation

 

Conversations pour redevenir auteur

Proposer d’élaborer une histoire alternative fournissant une base pour prendre de nouvelles initiatives.

C’est la structure de la narration qui fournit le principal cadre d’intelligibilité des actes de création de sens dans nos vies.

Suggestion : Pour enrichir l’histoire personnelle, attirer l’attention vers les blancs de l’intrigue en exerçant l’imagination.

 

Conversation de re-groupement

Club de vie : personnages signifiants (réels ou non) du passé/présent/futur qui comptent pour la personne.

Les conversations permettent de remanier la liste des membres : honorer certains, en révoquer d’autres.

 

Cérémonies définitionnelles

Récit de vie devant un auditoire choisi.

 

Conversations en échafaudage

Construire l’échafaudage pour progresser par étapes, quitter la zone de ce quoi est connu pour celle de ce qui est possible.

Développer les initiatives personnelles, les actions responsables

Suggestion

Demander régulièrement des feedbacks sur ce qui marche ou pas en fin de conversation.

 

Les moyens narratifs au service de la thérapie – Michael White/David Epson

 1 – Le langage nous soumet tous aux «  contrôles sociaux »

« L’histoire particulière qui domine nos vies détermine en grande partie la nature de notre expérience de vie et l’enchaînement de nos actions ».

L’écriture facilite la traduction de l’expérience de vie et l’inscrit dans une dimension temporelle.

Avec l’écriture, nous sommes à la fois acteur et public de notre propre représentation.

 

 Qu’est-ce que l’approche narrative ? Alice Morgan

 Introduction

« Une nouvelle façon éthique et politique d’aborder la relation d’aide basée sur le respect et le non jugement défendant l’idée que les gens sont experts de leur propre vie ».

« Chacun possède les talents, les compétences, les valeurs pour réduire l’influence des problèmes sur nos vies ».

Deux principes (pour le praticien) :

– Curiosité à toute épreuve

– Poser des questions dont on ne connaît pas les réponses.

« La bonne route n’existe pas ; il y a seulement des tas de direction possibles ».

 

Vivre et interpréter la vie à travers des histoires

Une histoire : un fil qui tisse les évènements entre eux pour former un récit.

« Les significations que je donne aux évènements (l’écoute passive que j’ai de l’histoire dominante) fondent et façonnent ma vie future ».

Mes interprétations sont influencées par les récits culturels de nos sociétés.

Les histoires dans le contexte thérapeutique

– Donner de la visibilité aux moments où la personne a échappé aux effets du problème (moments d’exception absents de l’histoire dominante)

– Nécessité d’explorer les histoires alternatives pour ouvrir un espace de changement. Besoin que ces histoires alternatives soient produites par les personnes elle-même (principe des conversations collaboratives).

 

Les conversations externalisantes : donner un nom au problème

Les conversations externalisantes permettent de modifier l’histoire dominante saturée par le problème. Cela permet de déplacer le problème de l’intérieur vers l’extérieur de la personne.

Au lieu de : « je suis dépressif, je n’ai aucune envie », « la dépression vous empêche d’avoir envie ».

Suggestion : imaginer le problème comme une personne assise quelque part dans la pièce. Donner un nom au problème (ou le faire dessiner pour les enfants).

 

Méthodologie

– Donner une identité au problème (à la manière de la construction d’un personnage) : intentions, ruses, croyances, objectifs, etc…

– Étudier la relation actuelle entre la personne et le problème.

– Inviter à décrire ensuite la relation souhaitée (renégociation de la relation)

– Retracer les archives de l’histoire du problème pour évaluer le degré d’influence du problème sur la vie de la personne (qui, quoi, où, comment).

Suggestion : restituer le problème dans le temps pour montrer que son influence fluctue (système de notation de 0 à 10) à différentes périodes de la vie.

– Déterminer les moments de vie (moments d’exception) où la personne résiste au problème. S’appuyer sur ces ressources pour faire émerger des histoires alternatives.

– Explorer les effets du problème ; lister et faire évaluer

 

Contextualiser et déconstruire les problèmes 

– Travailler à identifier et déconstruire les croyances, théories et pratiques culturelles du contexte de la personne (idées reçues, vérités toutes faites, lieux communs…).

– Montrer comment les idées « normatives » peuvent avoir une influence et générer de la tension (culpabilité).

– Chercher d’où viennent nos représentations.

– Défier les a-priori.

– Prendre du recul, changer de point de vue.

 

Les moments d’exception

– Être à l’écoute des moments où le problème n’est pas aussi influent

Les « pépites » : expériences de vie contrastant avec l’histoire dominante qui peuvent se situer dans le passé/présent/futur. Elles sont la porte d’entrée des histoires alternatives.

Suggestions 

– S’assurer que la personne considère ce moment comme significatif. Ne pas valoriser le positif de manière volontariste.

– Guetter le langage corporel pendant la séance pour repérer l’évocation de moments d’exception.

 

Retracer le sens de ces moments d’exception et donner un nom à l’histoire alternative.

Objectifs : les enraciner solidement, les relier, élaborer un thème narratif, co-écrire une nouvelle histoire.

 Faire préciser le « paysage de l’action » (l’environnement ayant permis l’exception)… où, quand, comment…?

Réfléchir ensemble au sens qu’on peut donner… La personne choisit un nom pour baptiser l’histoire alternative émergente. Cela définit un cadre/thème pour les conversations futures.

 

Les lettres narratives

Lettres récapitulatives : résumé des conversations ayant eu lieu.

Reprendre le ton et les expressions de la personne.

Y inclure des questions pouvant être reprises lors des prochaines séances.

Laisser un commentaire