
Blow-Up
1: Blow up: Terme anglais évoquant les idées d’éclatement, d’explosion, de souffle mais aussi d’éclosion et d’épanouissement.
En photographie: un agrandissement
2: Blow-up: Film du réalisateur Italien Michelangelo Antonioni. Tourné à Londres en 1966. Palme d’or du festival de Cannes en 1967.
L’histoire d’un photographe de mode en vogue dans le « Swinging London » de la fin des années 60 qui dans un parc photographie un couple à son insu. Une fois développé et agrandi, le rouleau de film révèlera que les apparences sont trompeuses et que le réel n’est pas si facile à appréhender.
Lors du tournage, Michelangelo Antonioni fit repeindre la façade entière d’un bâtiment en bleu pour un plan et qu’il fit également recouvrir d’une couche de peinture verte le gazon du « Maryon Park » où se situent plusieurs scènes capitales du film. Illustrant parfaitement l’atmosphère et le souci d’hyper-réalité voulue par le metteur en scène, cette anecdote fut pour une grande part à l’origine de cette exposition.
Blow-Up, blow, Blow-up
Si comme le déclarait en 1970 Jean Leirens, critique et historien du cinéma : «Le véritable sujet de Blow-Up ce sont les interfaces entre la réel et la fiction, le vécu et l’imaginaire comme le suggère fort bien la partie de tennis qui clôt le film », c’est également, loin de la pittoresque image d’une époque devenue mythique, une parabole sur l’existence et sur notre difficulté à appréhender le réel dans sa complexité. Le héros du film – il se prénomme Thomas comme l’apôtre qui voulait voir pour croire – en fera la « révélatrice expérience » au terme d’un parcours aux allures d’enquête policière.
Réalisée en référence au film de Michelangelo Antonioni et à son propos, Blow-Up l’exposition, réunie un ensemble de propositions plastiques et picturales qui dans une logique de continuité et de mise en abîme des intentions du cinéaste associent à la thématique du film les différents sens communément attribués au terme « Blow-Up » et à la notion de « Blow » dans la langue anglaise.
Par-delà la simple représentation, plusieurs types de réalisations aux niveaux de lecture et d’interprétation différentes dialoguent et coexistent au sein de l’espace de cette exposition. Manière de solliciter avec malice – comme pour Thomas dans le film – notre esprit d’analyse et notre capacité de discernement en nous interrogeant sur l’intelligibilité et sur la validité des données utiles à la construction d’une image cohérente du monde.